Pour nos patients aux prises avec certains problèmes cognitifs, un séjour à l’hôpital peut représenter tout un défi. Pensons aux personnes qui vivent avec la maladie d’Alzheimer, par exemple. C’est un enjeu qui fait partie du quotidien pour nos équipes de soins, pour qui côtoyer ces personnes devient presque une seconde nature.
C’est ainsi que Rose-Valérie Landao et Samiha Touaibia, deux infirmières de l’unité de médecine et chirurgie du 3C, ont eu l’idée de créer un espace de stimulation destiné à ces patients. Après avoir remarqué que le coin de corridor en face du poste infirmier servait souvent d’endroit où les patients venaient s’asseoir, elles ont vu la pertinence d’aménager cet espace pour qu’il soit non seulement utile, mais bénéfique.
Maintenant, les murs sont tapissés de papier peint arborant des arbres en forêt, un comptoir adapté aux fauteuils roulants a été installé, et l’espace est agrémenté d’objets et de jeux pouvant être manipulés, d’un aquarium et de lampes décoratives. Tous ces éléments permettent aux patients de bénéficier d’un plus grand niveau de stimulation cognitive, comme en s’adonnant à des jeux de logique et de casse-tête.
Comme l’explique Samiha, « les jouets retenus ont été minutieusement sélectionnés pour favoriser la stimulation à plusieurs niveaux, dont la dextérité, le toucher et la vision. Ils ont été proposés par des entreprises, ou encore inspirés d’études sur les multiples bénéfices de la stimulation multisensorielle auprès des personnes âgées atteintes de démence à différents degrés. »
« Les études prouvent qu’une stimulation sensorielle adéquate chez les patients atteints de démence diminue leur agitation et leur anxiété, en plus d’améliorer leur sommeil » ajoute-t-elle. « Ainsi, cette stimulation favorise une meilleure qualité de vie du patient et facilite la relation thérapeutique avec l’équipe de soins. Une telle approche répond aux attentes de pratique exemplaire en lien avec la gestion des comportements associés à la démence, en plus de diminuer la fréquence d’utilisation des mesures de contention physique ou chimique. »
Rendu possible grâce à la contribution financière de l’Association des bénévoles de l’Hôpital Montfort et aux efforts soutenus de Janie Cardin, alors gestionnaire de l’unité, le projet a déjà des retombées positives pour l’équipe et les patients du 3C. « On remarque déjà que nos patients sont plus éveillés, plus présents » explique Josée Marcil, facilitatrice de soins à l’unité. « C’est beau de voir qu’on peut faire une belle différence dans leur quotidien avec une initiative comme celle-là. »