Jamie : bénévole, employé et étudiant en médecine

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Jamie Ghossein
Jamie Ghossein, bénévole à l'Urgence

Jamie Ghossein est bénévole à l’urgence. Âgé de 21 ans, il a déjà une longue expérience à Montfort : il a été étudiant coop du programme Focus, aide à la nutrition, commis en nutrition, commis au 6C… et maintenant, il fait ses études en médecine au programme francophone de l’Université d’Ottawa.

Jamie est bénévole depuis décembre 2013 et a accompli 440 heures de bénévolat.

Tout a commencé lorsqu’il était au secondaire à l’école Franco-Cité, en tant qu’élève du programme Focus sur les soins de santé. Jamie et ses camarades de classe se déplaçaient souvent à Montfort pour faire de l’observation et mettre la théorie en pratique. C’est là qu’il a eu la piqûre des soins de santé. Jamie a eu la chance, dans le cadre du programme Focus, de faire un stage coop de quelques mois avec Lyne Gratton, préposée aux bénéficiaires à l’unité de soins du 6C.

« C’est la première fois que j’ai vraiment pu interagir avec des patients, » se rappelle Jamie. « C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’avais une passion pour les soins de santé et que le milieu hospitalier était où je devais être. »

Jamie avait déjà fait du bénévolat dans d’autres hôpitaux de la région pendant son secondaire, mais selon lui, à Montfort, c’est différent.

« L’esprit d’équipe et d’entraide à Montfort est tellement unique. C’est comme une famille ici, et c’est ça qui m’a attiré le plus de l’hôpital, » explique-t-il. « De plus, je suis allé à l’école en français, mais mes parents sont tous les deux anglophones. Étudier, travailler et faire du bénévolat à Montfort me permettent de continuer à utiliser mon français et garder le franco-ontarien en moi bien vivant. »

Jamie a tellement aimé son stage coop qu’il a demandé si nous pouvions faire une exception à la règle et lui permettre de devenir bénévole même s’il n’avait alors que 16 ans. Il a donc pu commencer son bénévolat à l’Urgence.

Suivant sa graduation du secondaire, et pendant ses études universitaires en sciences biomédicales, Jamie a travaillé à temps partiel en tant qu’aide à la nutrition. Il s’occupait de préparer les repas des patients et de les livrer sur les étages. Un an et demi plus tard, il a changé de poste pour devenir commis à la nutrition, où il recevait les appels des mamans du CFN, entre autres, et préparait les indications sur les menus de patients ayant une diète spéciale.

Ensuite, alors qu’il était en 2e année d’université, et ayant accumulé de l’expérience en tant que commis, Jamie obtient un poste de commis d’étage au 6C – la même équipe avec laquelle il avait fait son stage coop.

Pendant tout ce temps, non seulement est-il étudiant à temps plein et employé à temps partiel, mais il fait également du bénévolat à l’Urgence pendant quatre heures chaque semaine.

« Tous les rôles que j’ai accomplis ici à Montfort m’ont permis de croître, non seulement au niveau personnel, mais aussi au niveau professionnel, » dit Jamie. « Je suis certain que mon expérience dans le milieu hospitalier m’a aidée pour mon admission au programme de médecine de l’Université d’Ottawa en septembre dernier. »

Lors de son stage coop, l’aide qu’il a offerte à Lyne, une préposée aux bénéficiaires, lui a permis d’apprendre beaucoup sur les soins de base aux patients.

Mais c’est probablement son bénévolat à l’urgence qui l’a le plus marqué. « On voit une variété de clientèles, toutes très vulnérables et inquiètes. Ce n’est jamais plaisant de devoir se rendre à l’urgence, ni pour le patient ni pour sa famille. Le rôle du bénévole c’est de leur parler et de les rassurer. Le personnel de l’Urgence n’a pas toujours le temps de s’asseoir dans la salle d’attente avec un patient et sa famille pour discuter et les distraire. Nous les bénévoles, nous n’établissons pas une relation clinique, mais une relation personnelle avec eux.

Après deux ans comme bénévole à l’Urgence, Jamie a été désigné comme formateur pour les nouveaux bénévoles de l’Urgence. Beaucoup d’étudiants intéressés par le domaine de la santé font du bénévolat à l’Urgence parce qu’ils veulent acquérir de l’expérience et être exposés au milieu, aux patients et aux professionnels de la santé.

Jamie Ghossein, étudiant en médecine à l'Université d'Ottawa
Jamie Ghossein, étudiant en médecine à l’Université d’Ottawa

« C’est intéressant pour moi de former les nouveaux bénévoles sur le fonctionnement de l’Urgence et sur comment interagir avec les patients et leurs proches. Je dis toujours de se mettre dans leurs souliers pour comprendre leur stress ou leurs frustrations. Le focus de ma formation est sur le professionnalisme et l’importance d’être rigoureux pour respecter les politiques de l’hôpital », explique Jamie. « Ça peut être aussi simple que d’enlever les gants et de se laver les mains avant d’entrer dans la zone de patients. C’est souvent leur première expérience dans un hôpital, donc tout est nouveau, il y a beaucoup de points à aborder pour assurer la sécurité et la qualité du service. »

Depuis qu’il a commencé, Jamie a formé plus de 25 bénévoles à l’Urgence. Selon lui, les bénévoles étudiants sont différents des bénévoles à la retraite. Le roulement est souvent plus rapide puisque la vie peut les amener ailleurs pour leurs études, leurs stages ou leur carrière.

Toutefois, il y en a, comme Jamie, qui reste pendant des années. Mais, qu’est-ce qui les pousse à continuer ?

« Je fais du bénévolat pour redonner à la communauté et aider les gens vulnérables, mais c’est aussi une excellente opportunité d’apprentissage et de croissance personnelle », ajoute Jamie. « Au début, j’étais une personne timide et avec le temps, j’ai appris à interagir avec les gens, à travailler en équipe et à être plus extraverti. C’est gagnant-gagnant. »

Dans tous les rôles que j’ai tenus au sein de l’hôpital, j’ai réalisé à quel point tout le monde est important pour assurer d’excellents soins aux patients.

« Bien que le médecin soit souvent le leader dans les soins du patient, chacun a un impact sur le patient et sa santé. Ces expériences m’ont vraiment ouvert les yeux à tous les services qu’on offre à Montfort. Par exemple, je sais que si j’ai un patient dans le futur qui n’a pas de famille et se sent seul, je peux appeler les bénévoles pour qu’ils viennent lui parler et le divertir. Je comprends aussi l’impact de la nutrition sur la santé du patient ainsi que les défis que vivent les commis d’étage. Ça me donne une vue d’ensemble et une perspective qui m’est précieuse. »

Quand on lui demande comment il trouve du temps dans son horaire chargé pour faire du bénévolat, il répond que « ce n’est pas difficile de trouver du temps, il s’agit de prioriser. Être bénévole ici, c’est ma passion et je suis excité chaque fois que je viens. J’apprends toujours de nouvelles choses qui me permettent d’être quelques pas devant mes collègues de classe à la Faculté de médecine, les choses pratiques comme interagir avec les patients ou les professionnels de la santé, écrire une prescription ou monter un dossier clinique. C’est important pour moi, donc je m’assure de prendre le temps. »

Que réserve l’avenir à Montfort pour Jamie ? 
« En première année de médecine, on ne fait pas vraiment de stage, mais j’ai eu la chance de pouvoir faire de l’observation à l’Urgence et aux Soins intensifs. J’espère pouvoir faire mes stages à Montfort quand viendra le temps. Je connais les avantages qu’offre Montfort, dont le travail d’équipe et l’esprit de famille, et c’est une culture que j’aime. Ça peut évidemment encore changer, mais pour l’instant j’aimerais me spécialiser dans les soins critiques. »


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Gabrièle est conseillère avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.