Nouveau chapitre pour Mélanie

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Après 24 années dans l’équipe Montfort, où elle a progressé de thérapeute respiratoire à gestionnaire, directrice, puis vice-présidente depuis 2017, Mélanie Dubé va nous quitter bientôt afin de devenir cheffe des finances et vice-présidente des services généraux et du réaménagement chez nos collègues de Bruyère.

L’annonce du départ Mélanie a causé une onde de choc dans l’hôpital. En effet, en raison de son parcours inhabituel, elle a été impliquée dans une multitude de projets avec tous les secteurs de l’hôpital. Son enthousiasme, son expertise, sa diplomatie et sa passion, sans oublier sa capacité à prendre des décisions rapides et éclairées dans des moments difficiles, font que Mélanie est très estimée de tous.

Prenons un petit moment pour revoir le parcours inhabituel de Mélanie, et en savoir plus sur ses plans futurs.

Une carrière en constante évolution

Comme elle le racontait dans une entrevue dans le Journal Montfort en 2017, Mélanie a été « la première thérapeute respiratoire au bloc opératoire embauchée à Montfort! J’ai développé le programme ici et rehaussé le cours d’anesthésie à La Cité. À l’époque, Montfort accueillait pratiquement 100% des stagiaires de La Cité pour leur stage en anesthésie. Lorsque j’ai commencé à monter le programme et à développer des politiques et procédures… j’ai senti qu’il me manquait des éléments pour pouvoir progresser », se rappelle-t-elle.

Le saviez-vous? Mélanie a été l’une des visages d’une campagne de recrutement pour l’hôpital au milieu des années 2000.

Pour bien s’outiller, « j’ai commencé par faire un certificat en administration, même si mon but à ce moment-là était de retourner faire ma médecine! Finalement, j’ai vraiment aimé l’administration, tout comme les cours de finance. » Mélanie a donc poursuivi ses études, obtenant un baccalauréat en administration ainsi qu’un CMA exécutif de l’UQO, combiné à un MBA de l’UQAM.

Après être gestionnaire intérimaire des services thérapeutiques, puis gestionnaire des cliniques ambulatoires, cardiorespiratoires et du laboratoire du sommeil, Mélanie est devenue directrice des services financiers de Montfort en 2012; la gestion du matériel et de l’approvisionnement se sont ajoutés à ses responsabilités en 2014.

Des moments marquants à Montfort

Mélanie se souvient de nombreux moments importants dans ses années à Montfort.

« On a été pratiquement les premiers en Ontario à développer le programme de thérapeute respiratoire au bloc opératoire, définitivement le premier de la région », se souvient-elle. Cette initiative l’avait même emmenée à participer à développer une communauté de pratique nationale.

« Comme gestionnaire des thérapeutes respiratoires, j’ai développé le champ de pratique ici à Montfort; les politiques internes limitaient celui-ci. J’ai augmenté notre implication et dans plusieurs secteurs de l’hôpital : au CFN pour les naissances à risques et les codes roses, l’installation de lignes artérielles, remplacement permanent des anesthésistes pour les chirurgies de cataracte… Nous avions aussi une présence limitée en ne couvrant pas le 24/7, quelques choses que j’ai rapidement modifié. »

Les défis ne lui ont jamais fait peur… « J’ai été la première non-infirmière à devenir gestionnaire pour un service clinique. Dès mes débuts aux cliniques ambulatoires, j’ai ouvert sept (!) cliniques et ce en plein déménagement vers le Nouveau Montfort! Ça a été une année hyper chargée mais aussi hyper intéressante. »

Le calme dans l’œil du cyclone

Selon Mélanie, « c’est quand ça va mal que je suis à mon meilleur! C’est probablement une qualité des thérapeutes respiratoires: en général, quand on est là ou lorsqu’on est appelé, c’est parce que ça va mal et il faut agir vite… »

Elle a pu juger de cette aptitude lors d’une panne d’oxygène, durant la construction du Nouveau Montfort. À l’époque, elle était nouvellement gestionnaire des thérapeutes respiratoires.

« Pendant que j’étais à une rencontre avec la comptabilité sur la rue Lang’s, ma pagette s’est mise à sonner: 911, 911, 911… Une pelle mécanique avait sectionné le tuyau principal qui connecte les réservoirs d’oxygène à l’hôpital. En dix secondes, il n’y avait plus d’oxygène pour les patients dans tout l’hôpital.

Je suis partie en courant vers l’hôpital et en chemin, je faisais des appels : au bloc pour qu’on transfère manuellement vers les bonbonnes d’oxygène, aux soins intensifs pour ventiler manuellement les patients, aux approvisionnements pour qu’ils fassent venir des bonbonnes d’oxygène; à l’équipe des installations pour se préparer à installer des gros cylindres K en série tout en me remémorant les formules pour calculer la vitesse à laquelle un cylindre d’oxygène se vide.

Je suis arrivée au bureau de la direction générale, qui était au 5C dans ce temps-là. J’entre dans le bureau, tout essoufflée, et tous les membres de la haute direction se tournent vers moi. On m’attendait! Le PDG de l’époque, M. Savoie, me dit : « Mélanie, tu dois savoir quoi faire, dis-nous quoi faire. »

Heureusement, personne n’a été à risque. Ça a été un 24 heures très intense jusqu’à ce que la connexion soit ré-établie. J’ai vraiment réalisé que je pouvais gérer des situations avec un grand niveau de stress, être une bonne leader, diriger les gens… et ça c’est fait dans le calme. »

C’est là que j’ai su que je voulais devenir une leader et atteindre les plus hauts échelons de l’organisation.

Mélanie Dubé

Mélanie travaille fort, mais elle répond toujours « présente » quand vient le moment de célébrer!

Un autre moment de grande tension pour Mélanie a été la pandémie, particulièrement durant les premiers mois. « Ça a été un gros accomplissement, car j’étais la seule représentante de la direction générale pendant plus d’une semaine. Heureusement, j’avais l’équipe des directeurs avec moi! J’ai dû faire un 360 en peu de temps, prendre des décisions rapides avec peu d’information, fermer des services, appuyer l’équipe des approvisionnements qui ne pouvait plus suivre les protocoles normaux – mais tout en gardant un certain contrôle – et rassurer les équipes. »

La plus récente réussite de Mélanie : l’ouverture du café tant attendu dans l’entrée principale de Montfort.

Un nouveau chapitre qui commence

« Beaucoup de gens m’ont demandé comment j’avais pris ma décision d’aller à Bruyère », raconte Mélanie, quelques semaines après avoir fait son annonce. « Ça a été une décision super difficile, c’est dur partir de Montfort… Tous les gens qui passent par Montfort vous diront que c’est exceptionnel de travailler ici. » »

C’est une décision que j’ai prise pour moi et pour ma famille.

Mélanie ajoute que « je vous laisse avec de supers bonnes équipes, dont je suis extrêmement fière, ils sauront prendre la relève à leur façon, mon départ va peut-être même passer inaperçu… »

Mélanie fera partie du comité d’accueil pour Dominic Giroux, le nouveau PDG qui prendra la tête de Montfort le 31 juillet, et ils ont déjà prévu de passer plusieurs heures ensemble alors que Mélanie lui expliquera les grands dossiers financiers de l’hôpital.

Ceux qui la connaissent bien ne sont pas surpris d’apprendre que Mélanie s’est engagée à être présente à Montfort une journée par semaine après son départ en août, aussi longtemps que nécessaire, pour assurer une bonne transition.

De plus, Mélanie va continuer de collaborer avec Montfort dans ses nouvelles fonctions, puisque nos deux hôpitaux universitaires ont de nombreux projets en commun.

Des célébrations seront organisées pour souligner les 24 années d’excellence de Mélanie à Montfort.

Nous souhaitons bonne chance à Mélanie dans ce prochain chapitre de sa carrière!

Geneviève est directrice de l'équipe des communications à Montfort depuis 2014, et vice-présidente depuis 2023. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, elle est maniaque de lecture, adore le yoga, chante dans une chorale, vient travailler en vélo mais seulement quand il fait beau, et ne fait jamais, jamais la cuisine.