De véritables artistes en santé mentale ambulatoire

1273

Les secteurs de Montfort comportent une multitude de talents cachés, et nos collègues ne cessent de nous surprendre de jour en jour! Aujourd’hui, on vous propose le portrait de quelques artistes de l’équipe du programme ambulatoire de santé mentale.


Jocelyne Albert

Infirmière, conseillère principale et clinicienne TCC, Psychothérapie structurée Ontario

Quelle forme d’art pratiquez-vous ? Qu’est-ce que l’art vous apporte au quotidien ?

J’étais toute petite lorsque j’ai commencé à faire de la peinture, et par la suite de la sculpture. Mes parents m’ont inscrite à des cours d’art et de musique et j’ai donc joué de la clarinette pendant neuf ans. Je viens d’entreprendre des cours de guitare classique. Les couleurs, les formes, le mouvement et la musique me fascinent toujours.

Aujourd’hui, la sculpture et l’art du paysagement me procurent de bons moments de détente. Comme vous savez, dame nature nous offre de merveilleux tableaux, mais le plus intéressant c’est lorsqu’on peut s’y amuser. Je vous présente quelques sculptures et mon jardin de plantes et de fleurs.

Chaque année, j’y ajoute quelque chose et c’est un endroit qui invite à la méditation et aux rencontres avec la famille ou les amis. C’est aussi un endroit qui invite le contact avec la nature après une journée de travail – nous avons une famille de suisses, une marmotte, une moufette, des familles d’oiseaux, des ratons laveurs et bien entendu quelques écureuils.


Gabrielle Raymond

Infirmière, accueil centralisé

Quelle forme d’art pratiquez-vous ?

Plusieurs ! Dernièrement, j’adore travailler sur la réalisation et le montage de vidéos sur la chaine YouTube de mon garçon. Aujourd’hui, je suis fière de vous présenter mon implication dans la peinture acrylique.

Depuis combien de temps ?

L’art plastique depuis aussi tôt que je puisse m’en souvenir, et les vidéos YouTube depuis un an.

Quelle a été votre motivation initiale ?

Initialement, je voulais créer des souvenirs, puis l’intérêt de mon garçon a augmenté ma motivation. En fin de semaine passée, par demande spéciale, j’ai créé une vidéo souvenir pour le mariage de ma nièce.

Qu’est-ce que l’art vous apporte au quotidien ? Dans votre travail ?

Ça me donne un bel équilibre entre la joie et l’accomplissement de ma vie au travail, de couple, de maman, d’amitié et de moments à moi. C’est une satisfaction difficile à expliquer.

De quelle œuvre êtes-vous le plus fier ?

Je dirais de la peinture acrylique du lion, car je ne pensais pas pouvoir l’accomplir à cause de plusieurs obstacles dans ma vie.


Suzanne Cloutier

Infirmière, groupe Accept-Action et Hôpital de Jour

Je suis débutante à l’aquarelle ; je suis des cours au MIFO à Orléans avec l’artiste peintre Josie de Meo.

J’ai toujours aimé peindre. À l’adolescence, j’ai suivi des cours de peinture à l’huile pendant quelques années. J’ai arrêté pour faire mes études d’infirmières et j’ai malheureusement laissé la peinture de côté par la suite.

J’aime essayer différentes techniques avec la peinture, faire des expériences… Je trouve cette activité relaxante. C’est mon moment pour me faire plaisir. J’aime surtout faire des paysages : la nature, des fleurs, des oiseaux…

La plupart du temps, je donne les peintures que je fais. Celle avec un petit suisse a été faite pour offrir à une amie qui nourrit ce petit mammifère dans sa cour.

En ce moment, je m’exerce à faire des fleurs « transparentes ».

Si le temps me le permet, j’aimerais bien m’inscrire à une formation d’art thérapie. Ce serait un atout afin de partager cette activité thérapeutique avec mes clients du groupe Accep-Action, qui vivent avec la schizophrénie. 


Danielle Perron-Roach

Travailleuse sociale, OTMC

Quelle forme d’art pratiquez-vous ?

​J’aime toutes les formes d’art, mais j’aime particulièrement l’art impressionniste. C’est pour moi une façon non traditionnelle de représenter la réalité. Cette forme d’art incarne un mouvement social qui valorise différentes formes d’expression de la société et de soi. L’art impressionniste de porte pas de jugements et accepte la diversité.

Dans le fond, je pense que je pratique toutes formes d’art. Je me perçois comme étant une personne créative et artistique dans toutes les sphères de ma vie. Je suis toujours à la recherche de moyens créatifs pour vivre ma vie. J’aime la diversité et l’aventure. Que ce soit dans la sphère personnelle, familiale ou professionnelle, je cherche continuellement à m’exposer à de nouvelles façons d’expérimenter la vie. L’art est une façon qui me permette d’explorer et de tester mes limites.

Depuis combien de temps ? Qu’elle a été votre motivation initiale ?

​En tant que personne créative, toute ma vie. En tant que peintre, au moins 25 ans.

Qu’est-ce que l’art vous apporte au quotidien ? Dans votre travail ? Dans votre vie personnelle ?

Peindre me permet de décrocher de la vie quotidienne. La peinture donne un repos à mon cerveau ; un repos essentiel pour me ressourcer.

De quelle œuvre êtes-vous le plus fier ?

Les œuvres dont je suis la plus fière sont celles que j’ai l’honneur de partager avec ma famille et mes amies. Garder l’art pour moi-même ne serait pas satisfaisant. Partager, c’est mon vrai bonheur !


Camille Dagenais

Travailleuse sociale

Je viens tout juste de commencer la peinture. J’ai toujours aimé les peintures abstraites, avec leurs jeux de textures et de couleurs. J’ai donc décidé de me lancer dans cette forme d’art pour le plaisir.

J’apprécie la grande créativité et liberté que permet la peinture abstraite. Je suis particulièrement fière de ce tableau, qui constitue ma première œuvre abstraite. Il servira de décoration pour mon bureau au PSM externe.


Pascale Bernier

Travailleuse sociale et clinicienne TCC, Psychothérapie structurée Ontario

Quelle forme d’art pratiquez-vous ? Depuis combien de temps ?

Je pratique le patin artistique. J’ai commencé mes premiers cours de patin à l’âge de trois ans à l’aréna de Repentigny, près de Montréal, et mes premières compétitions à l’âge de sept ans.

Quelle a été votre motivation initiale ?

Au début, j’étais très jeune, alors c’étaient mes parents qui m’avaient inscrit dans le but que j’apprenne à patiner. Ensuite, j’ai développé un amour pour ce sport qui fait une alliance entre l’athlétisme et les arts – deux facettes très développées de ma personnalité. J’adorais bouger mon corps au rythme de la musique, tout en ayant de la vitesse et en ressentant le vent dans mon visage !

Au fur et à mesure que j’avançais de niveau en niveau, mon rêve de patiner sur l’équipe nationale devenait de plus en plus fort. J’y ai travaillé extrêmement fort et j’ai fait beaucoup de sacrifices, mais j’y suis finalement arrivé à l’âge de 17 ans. Durant cette période de ma vie, j’étais très occupée ! Mes pratiques se faisaient à 1 h 30 de route de chez nous, et je passais en moyenne 20 heures par semaine à l’aréna. Durant nos pauses d’école (vacances de Noël, congé de mars, etc.), on y passait environ 30 heures.

Certes, beaucoup de notre travail était fait sur la glace à pratiquer nos routines, notre cardio ou des exercices spécifiques, mais on avait aussi plusieurs autres obligations. Chaque semaine, on avait des cours de ballet, une heure de psychologie sportive, de l’entraînement physique avec un entraîneur, ainsi que des cours qu’on appelait « facial presentation » où l’on pratiquait l’émotion que notre routine devait transmettre – on devait faire face à un co-équipier et démontrer différentes émotions en utilisant seulement notre visage. Par-dessus tout cela, nous avions aussi des devoirs : chaque jour, nous devions faire un minimum de trois visualisations mentales de nos routines (comme des pratiques mentales) et chaque dimanche, on devait remettre nos devoirs portant sur nos objectifs à court et à long terme liés au patin ainsi que le travail qu’on faisait pour atteindre ces objectifs.

Même si c’était très demandant, j’adorais être à l’aréna avec mes co-équipières – on était comme une petite famille ! On travaillait fort, mais il y avait aussi plusieurs moments plaisants. Chaque été, on se rendait à Lake Placid dans l’état de New York, où l’on passait quelques semaines à s’entraîner avec le camp de haute performance. Je garde de précieux souvenirs de ces camps d’entraînement.

On nous hébergeait au Olympic Training Centre qui était anciennement les résidences des Olympiques d’hiver de 1980 à Lake Placid et on logeait là avec plein d’autres disciplines – la luge, le patinage de vitesse, etc. Nous avions une grosse cafétéria dédiée à tous les athlètes présents et on passait notre journée à l’aréna à s’entraîner sur glace et à faire différents cours de danse (hip-hop, ballet, etc.). On avait la chance de pratiquer avec des entraineurs qui venaient d’un peu partout autour du monde. Le soir, on passait quelques heures en soirée à analyser d’anciennes performances olympiques sur vidéo, puis on avait du temps libre où on s’amusait avec les autres athlètes des autres disciplines.

Qu’est-ce que l’art vous apporte au quotidien ? Dans votre travail ? Dans votre vie personnelle ?

Le patinage m’a apporté un sens de la discipline et de la rigueur. J’ai aussi développé une bonne autonomie puisque dès un très jeune âge, il a fallu que je devienne responsable et autonome alors que je voyageais partout sans mes parents pour mes compétitions. De plus, je crois qu’il est impossible de faire du patinage artistique de haut niveau sans développer un perfectionnisme et un esprit critique avancé ! (rires) Nous sommes tout le temps amenés à critiquer nos performances et à analyser des millions de petits détails, comme l’angle à laquelle nos orteils sont pointés et le degré de nos rotations, qu’il est difficile de ne pas devenir perfectionniste ! Cependant, la meilleure chose que j’en tire est ma capacité de travail d’équipe et ma volonté de toujours me fixer des objectifs !

De quelle œuvre êtes-vous le plus fier ?

Ma médaille de bronze aux championnats mondiaux. Cela faisait maintenant plusieurs années que j’aspirais à être membre de l’équipe nationale et finalement j’accédais à ce rêve à l’âge de 17 ans. C’est en février 2010, tout juste après mes 18 ans, que je me rendais en Suisse pour compétitionner et représenter le Canada au niveau mondial. C’était une expérience incroyable de rencontrer les patineuses des autres pays et de voir mon rêve se concrétiser. Les Suisses adorent l’accent québécois et me demandaient toujours de « l’exagérer » lors des entrevues de télé ou de radio.

Puisque nous étions là pour compétitionner, nous avons passé la majorité de notre temps à pratiquer dans les arénas. Nous n’avions pas le droit d’explorer les Alpes, dû au fait que l’altitude aurait pu avoir un effet sur nos taux de globules rouges et donc d’oxygène – ce qui aurait pu nuire à la performance physique, mais je garde tout de même de précieux souvenirs de ce voyage. Le simple fait de monter sur le podium fut un moment rempli d’émotions, de frissons et de larmes de joie. Je rêve d’y retourner un jour pour pouvoir explorer les Alpes suisses maintenant que j’ai le droit ! (rires)