Un poids en moins sur les épaules du Dr Psarras

2091

Dr Kwadwo Kyeremanteng, intensiviste à Montfort, anime régulièrement un podcast sur la santé. Lors d’un récent épisode, il a invité son collègue, Dr Tom Psarras, à expliquer comment les maladies cardiovasculaires et certains profils métaboliques sont des facteurs de risque importants pour la COVID-19, en particulier chez les jeunes.

Le fait de voir tant de jeunes patients hospitalisés a incité le Dr Psarras à apporter des changements importants à son mode de vie pour réduire son propre risque d’infection grave et pour se sentir en meilleure santé à l’avenir.

« Pour moi, ce qui est inspirant, ce n’est pas tant la méthode que Dr Psarras a adopté pour effectuer des changements dans son mode de vie, mais simplement le fait qu’il l’a fait, » explique Dr Kyeremanteng, (surnommé « Dr K » par ses amis).

COVID-19 : facteurs de risque cardiovasculaires et métaboliques

Dès que la pandémie a commencé à se propager dans le monde entier, des études démontré que les patients atteints de maladies cardiovasculaires et métaboliques étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir de graves infections par COVID-19 et de pires résultats.

« Il a pris le contrôle de sa santé. Il voulait être un exemple pour ses patients et ses collègues. Il exemplifie le changement. »

Dr Kwadwo Kyeremanteng

Le Dr Psarras voyait de nombreux patients qui n’étaient pas si différents de lui, dans la quarantaine ou la cinquantaine, avec ces facteurs de risque, admis à l’hôpital ou intubés en soins intensifs à cause d’une grave infection de la COVID-19.

Ayant lui-même un indice de masse corporelle supérieur à 30, Dr Psarras savait qu’il ne serait pas immunisé contre ces risques en cas de COVID. Il a décidé de changer sa situation.

Dr Tom Psarras en avril 2019

En réfléchissant à sa relation avec la nourriture, Dr Psarras s’est rendu compte que, comme beaucoup de gens, il utilisait la nourriture comme système de soutien. Ayant une carrière aussi exigeante, après un quart de travail difficile dans l’unité de soins intensifs ou après un long quart de garde, il pouvait manger l’équivalent de deux ou trois repas avant d’aller se coucher.

« Beaucoup de gens veulent perdre du poids pour des raisons de santé », dit Dr Psarras. « Nous avons tous une histoire qui nous motive. J’ai 45 ans, je vis un rythme de vie rapide, toujours « go go go » avec le travail et étant père de trois enfants impliqués dans plusieurs activités. J’ai dû m’arrêter un instant pour réaliser qu’il y a certaines choses que je ne peux pas contrôler, mais d’autres que je peux. Si tu as assez de motivation, tu peux y arriver. En voyant le profil de risque pour les infections graves de la COVID, en voyant des patients de mon âge gravement impactés par cette maladie et en regardant mes enfants, j’étais motivé à prendre ma santé en main. »

En reconnaissant qu’il s’agissait d’un problème, il a pu élaborer un plan qui a fonctionné pour lui, réalisant qu’il n’existe pas de solution universelle. Il admet que les deux premières semaines ont été difficiles, mais après cela, son corps a commencé à s’habituer et c’est devenu plus facile. Dr Psarras a d’ailleurs déjà perdu plus de 30 livres.

« Maintenant, je me sens mieux, non seulement physiquement, mais aussi mentalement et émotionnellement, » ajoute-t-il. « Ça a aussi augmenté ma confiance en moi-même. »

Dr Psarras et Dr K aimeraient voir les unités de santé publique de tout le Canada promouvoir un mode de vie sain comme étant un outil supplémentaire pour protéger les Canadiens contre de graves complications liées au COVID-19 et améliorer leur santé pour de nombreuses années à venir.

Les héros de la pandémie et la voie à suivre

Le Dr Psarras a souligné la bravoure dont a fait preuve jusqu’à présent tout le personnel qui continue de prodiguer avec altruisme et bonne humeur des soins extraordinaires.

Homme qui sourit devant un micro
Dr K en enregistrement de son podcast

« Au début de la pandémie, avant qu’on sache vraiment comment se protéger et le niveau de risque, j’ai eu une conversation difficile avec ma fille de 13 ans. Je lui ai demandé si elle voulait que son père continue de travailler à aider les gens, même s’il y a un risque que je devienne très malade, ou même en mourir. Elle y a pensé pour environ cinq secondes et elle m’a regardé, avec des larmes dans les yeux, et m’a dit qu’elle voudrait que je fasse ce qui est bon pour mes patients. Ce sont les petites choses qui nous motivent. Son courage et le courage de tous mes collègues à l’hôpital, c’est ce qui me motive dans mon quotidien. »

Les deux médecins estiment que le statut de « héros » de cette pandémie est en train de passer des travailleurs de la santé vers d’autres professions, telles que les enseignants et les éducateurs, qui jouent un rôle si essentiel pour assurer le bon fonctionnement de notre société.

Enfin, le Dr K et Dr Psarras ont discuté de l’importance d’utiliser les données et la science lors de la prise de décisions, alors que nous apprenons encore à vivre avec ce virus. Il sera important d’examiner le coût et les avantages de chaque décision et de minimiser les risques dans la mesure du possible, pour permettre l’ouverture d’établissements comme les écoles, qui sont d’une importance capitale pour les enfants, les familles et la société dans son ensemble.


Cette entrevue avec Dr Tom Psarras a été adaptée de l’épisode 58 du podcast Solving Healthcare, réalisé par Dr Kwadwo Kyeremanteng. Vous pouvez écouter l’entrevue au complet, en anglais.

Gabrièle est conseillère avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.