Les couseuses de bonnets

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L’histoire commence comme suit :

La consigne au personnel est de se laver les cheveux tous les jours, ils ne peuvent pas mettre les bonnets jetables du bloc opératoire car nous en avons en quantités limitées et on les utilise pour des procédures qui génèrent des aérosols tels que les intubations, les réanimations, etc…

Certaines infirmières sont venues me voir avec des inquiétudes… Certaines portent des perruques, des rallonges coûteuses ou souffrent d’eczéma et le lavage des cheveux quotidien n’est pas possible.

J’ai donc fait la demande sur le groupe Buy nothing sur Facebook, pour voir si il y avait des gens disponibles pour coudre des bonnets de tissus, que les infirmières, mes collègues (et autres professionnels) puissent laver les bonnets tous les jours sans avoir à laver leurs cheveux…

La réponse des femmes du groupe fut immédiate et très grande…  J’ai reçu au-delà de 40 offres d’aide!!! Donc, elles font des bonnets, les mettent sur leur balcon et moi je fais le ramassage aux deux-trois jours.  La légion d’Aylmer s’est aussi embarquée dans le projet… 

J’ai les larmes aux yeux de voir ces femmes qui travaillent pour coudre des bonnets… 

J’en ai remis à certains organismes de l’Outaouais, et j’ai apporté le reste à Montfort. 

Les magasins de tissus étant fermés, on réutilise et on recycle des tissus de toutes sortes…  Certains chapeaux ont la thématique StarWars, d’autres des princesses, des multicolores, etc…  On prend ce qu’on a!!  Même mon chum a reconnu les carreaux d’une de ses chemises dans un chapeau!!! 😊  En plus, les gens apprécient de se sentir utiles, de participer à l’effort communautaire, se désennuient d’avoir quelque chose à faire…

Elles font la différence…

Et il n’y a pas seulement les femmes de ma communauté que j’ai mise au travail, il y en a partout, des mères d’infirmières, nos bénévoles Montfort, des anciennes infirmières…

Merci à Sophie et à toutes les personnes qui nous aident en cousant du matériel! Votre machine à coudre est une autre arme dans la lutte contre la COVID-19…

Quand Sophie n'est pas en train d'écrire pour le Journal, on peut la retrouver en salle de classe, en train d'offrir des formations, ou encore aux unités de soins, en plein cœur d'un exercice de simulation.