Une journée dans la vie de notre gestionnaire du flot

2523

Le flot des patients fait partie du quotidien pour notre personnel clinique, mais qu’est-ce que ça comporte, au juste? Nous avons rencontré Patrice Lampron, gestionnaire du flot, pour faire la lumière sur un rôle parfois méconnu.

« Le flot, c’est rien de particulier, mais c’est tout en même temps », dit Patrice, d’emblée. « Ce qui est important, dans ma job à moi, c’est de m’assurer que le bon patient soit à la bonne place avec les bons soins, le plus rapidement possible », ajoute-t-il. Ainsi, Patrice est responsable de trouver le meilleur endroit vers lequel diriger nos patients, qui sont souvent à l’Urgence, en attente d’un lit dans une unité de soins.

« Je prends les patients de l’Urgence et je trouve la meilleure place, de la façon la plus efficace et la plus rapide, sans trop perturber », explique Patrice.

Le mouvement d’un patient,
ça implique au minimum
une dizaine de personnes.

Prenons par exemple l’admission d’un patient de l’Urgence vers une unité de soins. « Ça implique l’Urgence, ça implique l’étage qui va recevoir le patient, il faut que la chef d’équipe sache que le patient s’en vient, qu’il y ait un lit de prêt, qu’une infirmière puisse le prendre en charge. Il faut que l’Accueil soit impliqué, c’est eux qui vont assigner un lit au patient à l’étage. Il faut que le Servi-Centre puisse envoyer un porteur, que l’entretien ménager nettoie la chambre… »

Comme l’explique Patrice, il y a trois façons de « contrôler » le flot.

  • On peut diminuer nos arrivées – nombre d’ambulances qu’on reçoit à l’Urgence, etc. – ce qu’on contrôle moins, bien que des projets soient en place à ce niveau-là.
  • On peut augmenter notre capacité – nombre de lits, etc. – mais ce sont des projets de grande d’envergure et qui prennent du temps.
  • La troisième façon, « et la plus grande partie de mon travail, c’est de faire sortir les patients. »

Pour ce faire, Patrice travaille en collaboration avec les facilitatrices de soins, les médecins, l’équipe de gestion de départ, et bien sûr, le patient et ses proches. « On regarde avec les patients qu’est-ce qu’on peut faire, s’il y a des embûches au congé », explique-t-il.

Ce qu’on voit beaucoup dans
le flot, quand ça ne va
pas bien, c’est des délais.

Patrice souligne d’ailleurs l’importance d’être stratégique dans l’exécution de son travail. Par exemple, « on veut pouvoir libérer des chambres d’isolation pour que l’admission du prochain patient en isolation ne cause pas trois transferts ».

À quoi ressemble une journée typique?

Patrice débute sa journée en allant voir ce qui se passe à l’Urgence. Est-ce que des patients attendent d’être admis, que d’autres doivent être vus par un spécialiste?

Puis, à l’approche de 9 h, il se prépare à animer la « réunion des lits »
quotidienne, qui rassemble facilitatrices de soins et gestionnaires.

Ensuite, Patrice fait la tournée de ses équipes, dont la dotation et l’équipe ressource. « C’est super pertinent (d’avoir ces équipes), parce qu’elles sont directement liées à la gestion du flot », ajoute-t-il. « Si t’as 40 lits, mais que tu n’as pas assez d’infirmières pour t’occuper de tes 40 lits, un moment donné, il y a une limite. Si une infirmière est rendue avec 10 patients, ce n’est plus sécuritaire. »

La philosophie de Patrice : Il ne faut pas travailler plus, ni plus vite.
Il faut travailler mieux!

Le reste de la journée? « Ça dépend! »… du taux d’occupation; du nombre de patients en attente d’un lit, à hospitaliser après leur chirurgie, à transférer ou à rapatrier; des congés prévus ou pas. Tant de facteurs qui peuvent dicter le quotidien quand on s’occupe du flot.

Qu’aimeriez-vous que l’on sache de votre travail ?

« Chaque coin de l’hôpital a un impact. Il n’y a pas une personne dans l’hôpital qui n’a pas un impact sur le flot. »

Pour illustrer ce propos, Patrice ne manque pas d’exemples!

  • Si les Achats ont de la difficulté à trouver un pansement en particulier, le patient reste plus longtemps à l’hôpital parce qu’il attend son pansement.
  • Quand un bénévole rend visite à une patiente et qu’il l’occupe, ça peut éviter que la patiente se lève et tombe, ce qui retarderait probablement son congé.
  • Si la famille qui vient chercher un patient attend 10 minutes pour entrer dans le stationnement, puis 20 minutes en ligne au Tim Hortons, ça retarde le départ du patient d’une demi-heure.

« Récemment, une patiente devait avoir son congé le vendredi, mais elle ne pouvait avoir de physiothérapie, parce que nous n’en avons pas la fin de semaine. Il a fallu qu’elle reste toute la fin de semaine, jusqu’au lundi. »

Patrice explique que si on diminuait d’une journée la durée moyenne de séjour, dans un hôpital comme Montfort, ce serait l’équivalent d’y ajouter environ 50 lits. « C’est comme si on créait une nouvelle unité. »

De quoi êtes-vous le plus fier?

Bien qu’il ne s’occupe de la gestion du flot que depuis quelques semaines, Patrice se dit très fier des relations qu’il a créées aux quatre coins de l’hôpital. « Il y a un très bel accueil », dit-il.

En terminant, Patrice ajoute qu’à Montfort, « on est excellent dans le flot du patient ». Toutefois, « être excellent ne veut pas dire qu’on n’a rien à améliorer », précise-t-il. « On a encore beaucoup de travail à faire, mais si on se compare à d’autres hôpitaux, on est vraiment très efficace! »

Martin est directeur des communications, et fait partie de l'équipe Montfort depuis 2014. Quand il n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, il est surement en train d'arroser ses nombreuses plantes, ou d'explorer un quartier branché de la ville – ici ou ailleurs...