Une journée dans la vie d’une éducatrice clinique

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Infirmière en train de configurer un moniteur
Vickie Lacroix, éducatrice clinique en chirurgie

Les éducatrices cliniques font partie du quotidien pour notre personnel clinique, mais que font-elles au juste? Nous avons rencontré Renée, Carole, Josée, Nathalie et Vickie pour faire la lumière sur leur rôle parfois méconnu.

Qu’aimeriez-vous que l’on sache de votre travail?

« On fait beaucoup plus que donner des formations, » nous dit Nathalie Girard, éducatrice au Centre familial de naissance. « C’est un rôle très varié, » ajoute Renée Gagné, éducatrice aux Soins intensifs. En effet, bien que les éducatrices dédient une part importante de leur temps à l’enseignement – elles sont d’ailleurs responsables de l’orientation spécifique des infirmières dans leur secteur – elles sont aussi des personnes ressources pour une panoplie de sujets, allant des politiques aux formulaires cliniques, en passant par les techniques de soin et les directives médicales.

« La technique de soin ne dira pas quoi faire pour mettre un IV
quand on ne voit pas les veines. »

Josée Berends et Carole Bourcier sont éducatrices à l’Institut du Savoir Montfort. Responsables de la formation continue et de l’orientation générale des infirmières, leurs rôles impliquent aussi de s’assurer que les infirmières travaillent selon leur champ de pratique. « On est là pour les aider à devenir meilleures, » dit fièrement Carole.

Pour Vickie Lacroix, éducatrice en chirurgie, une chose demeure primordiale : « notre but premier, c’est d’assurer la qualité des soins. » C’est là un point commun pour nos éducatrices : « on est là pour démontrer les meilleures pratiques. »

Travaillez-vous uniquement avec les infirmières?

Bien que leur rôle soit centré sur les besoins des infirmières, les éducatrices accompagnent aussi d’autres groupes de professionnels de la santé, selon les besoins et les particularités des secteurs. Nathalie, par exemple, explique que « l’on implique les thérapeutes respiratoires à la pouponnière, et on offre la formation en réanimation néonatale aux médecins et aux sages-femmes ». Elles accompagnent également les étudiants et les stagiaires. « C’est vraiment interprofessionnel, » ajoute Renée.

Infirmière en train d'accrocher un soluté à un pole
Josée Berends, éducatrice clinique à l’Institut du savoir Montfort

Êtes-vous assignée à un secteur?

La majorité des éducatrices ont un secteur attitré (ou quelques-uns). Vickie, par exemple, est responsable des unités de chirurgie au 5C et au 3C. Cependant, Josée et Carole, de l’ISM, sont responsables de la formation continue et du développement professionnel des infirmières de tous les secteurs. Comme l’explique Josée : « on est plus généraliste. On débute l’orientation des nouvelles infirmières, puis les éducatrices des secteurs prennent le relais. »

À quoi ressemble une journée typique?

Dans un milieu de soins critiques, « on éteint des feux, » raconte Renée. « Même si on prévoit une journée, ça peut changer rapidement et il faut pouvoir réagir et s’adapter facilement. » C’est une dynamique qui ressort chez la plupart des éducatrices. Comme l’illustre Josée :

« Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas. »

Chose certaine, les éducatrices s’assurent d’être présentes à l’unité, d’être accessibles pour les infirmières. « C’est là qu’elles me posent le plus de questions; quand elles me voient arriver, » s’exclame Vickie.

Avez-vous des projets de fond?

Puisque meilleures pratiques et amélioration continue vont de pairs, les éducatrices prennent part à plusieurs projets, allant d’initiatives LEAN aux projets de recherche. Par exemple, au CFN, Nathalie travaille à la mise en œuvre de l’Initiative Amis des bébés de l’Ontario, tandis qu’aux Soins intensifs, Renée a piloté le développement d’un programme pour réduire les infections urinaires causées par les cathéters.

C’est certain qu’à l’heure actuelle, « on s’occupe beaucoup d’Agrément, » dit Vickie, en souriant. « C’est comme notre rôle habituel, mais renforcé. On veut s’assurer que l’équipe soit à l’aise et prête pour la visite en avril.

Pour quelles raisons vous consulte-t-on le plus?

Elles sont populaires, nos éducatrices! On les consulte pour une multitude de questions sur une variété de sujets. Ce qui ressort, toutefois, c’est qu’on s’adresse à elles pour leur savoir-faire. « On fournit une expertise qu’on ne retrouve pas sur papier, » explique Vickie. « La technique de soin ne dira pas quoi faire pour mettre un IV quand on ne voit pas les veines. »

De quoi êtes-vous le plus fier?

Une qualité commune à nos éducatrices : elles sont très humbles. Elles ont quand même partagé quelques sources de fierté.

Pour Renée, c’est « de sentir que je fais une différence pour améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients ».

Nathalie, quant à elle, est fière de son équipe : « Le CFN a une réputation de soins de qualités, des meilleures pratiques et on y valorise le travail d’équipe au quotidien, mais aussi en cas de situations difficiles, » explique-t-elle. « L’équipe fait des miracles et je suis très fière de les accompagner et de les appuyer là-dedans. »

C’est d’accompagner ses collègues qui fait la fierté de Vickie : « je le vois dans leurs yeux quand j’ai pu changer leur perspective. C’est facile de donner les réponses, mais c’est beaucoup mieux de les amener à trouver elles-mêmes, de les amener à réfléchir. »

« Quand je vois que les infirmières que j’ai formées vont bien, qu’elles réussissent, je suis fière d’elles, » raconte Carole, avec émotion.

Martin est directeur des communications, et fait partie de l'équipe Montfort depuis 2014. Quand il n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, il est surement en train d'arroser ses nombreuses plantes, ou d'explorer un quartier branché de la ville – ici ou ailleurs...