Agua, chien bénévole… et Lise!

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Bénévole en compagnie de son chien
Lise Vaillancourt et son chien thérapeutique Agua

Lise Vaillancourt est à Montfort depuis janvier 2006, et occupe maintenant le rôle de Directrice de projet du Carrefour santé d’Orléans. Lise et Agua, son chien d’eau portugais de neuf ans, sont bénévoles à Montfort depuis avril 2017.

Agua est un chien thérapeutique, et avec Lise, il visite des patients de Montfort presque toutes les semaines.

« J’ai la chienne parfaite pour ça, calme, hypoallergène et belle… donc je me suis dit, pourquoi ne pas en faire profiter les autres? Pour les personnes qui sont clouées à leur lit d’hôpital pendant des semaines de temps, c’est un petit sourire et un moment de bonheur. Pour moi, ce n’est pas difficile, j’y consacre une soirée par semaine, » explique Lise. « Le bénévolat est une façon pour moi de redonner au suivant. La famille, c’est très important pour moi et quand je vois des gens qui n’ont pas de visite, ça me brise le cœur. C’est motivant de voir l’effet que mon chien a sur les gens qui aiment les animaux. »

Avant de commencer à faire du bénévolat, Lise travaillait une soirée par semaine dans une pharmacie. Après avoir laissé aller sa licence de pharmacienne, elle avait une soirée de libre, ce qui l’a poussé à donner de son temps.

« Si on travaille dans le domaine de la santé, c’est qu’on est motivé à aider les gens. Avant, j’aidais les gens d’une autre façon, je passais ma soirée à répondre aux questions des gens à la pharmacie. Maintenant, j’aide les patients de Montfort au niveau social et émotif. C’est parfois de longues journées, mais ça en vaut la peine. Je vois environ 12 patients en une heure et il y a toujours deux ou trois personnes par visite pour qui ça a un impact important. »

« Quelle bonne idée! Vous êtes dont bien gentille de faire ça! » ou « You made my day! » sont des commentaires que Lise entend des patients chaque semaine.

Agua et Lise ensemble sont une équipe, chien-humain, certifiée par Ottawa Therapy Dogs. Lise a d’abord suivi des séances d’information pour le maître, suivies d’une série de 14 évaluations avec son chien.

« Agua a passé tous les tests du premier coup! » affirme Lise fièrement. « Les évaluations testent surtout l’obéissance, le calme et la sociabilité du chien. »

Par exemple, le maître doit marcher dans un gymnase avec le chien, quelqu’un laisse tomber un sandwich au beurre d’arachide près du chien, et le chien doit continuer de marcher sans être distrait. Un autre test qu’a dû passer Agua est une simulation d’ascenseur, donc ils marchent près d’un mur, fait à semblant de peser sur un bouton et soudainement une dizaine de personnes s’accumulent très près autour du chien en le flattant et parlant fort. Le chien doit rester calme. Il doit aussi circuler entre des marchettes, des fauteuils roulants, et des pôles à IV, pour s’assurer qu’elle n’ait pas peur des équipements dans un hôpital.

Marie Adèle Davis et son chien Sam

Après les tests, la prochaine étape est d’aller observer quelqu’un qui fait des visites thérapeutiques avec son chien. Pour Lise, cette personne était Marie Adèle Davis, qui avec son chien Sam, rend visite aux patients du Programme de santé mentale depuis quelques années. Ensuite, Marie Adèle a observé Lise et Agua en action pour lui offrir des conseils et répondre à ses questions. Quand Marie Adèle a jugé que Lise et Agua étaient prêtes, elle a communiqué avec Ottawa Therapy Dogs et Lise a pu commencer ses visites seule avec Agua, pouvant toujours compter sur Marie Adèle pour répondre à d’éventuelles questions.

« Pour l’instant, je fais surtout mes visites au 4C et 4CR. La grande majorité des gens sont très heureux, mais parfois les patients dorment, certains ont peur des animaux et d’autres aiment le voir de loin seulement, mais chaque semaine, elles veulent que je me rapproche un peu. Je demande toujours avant d’entrer dans une chambre, » dit Lise. « Des fois, ça fait même encore plus de bien à la famille, qui peut trouver le temps long si leur proche ne parle pas par exemple, mais ne veut pas non plus le laisser seul. C’est une petite pause et un moment de bonheur qui change la dynamique et le sujet de conversation pour quelques minutes par semaine. Souvent les gens ne veulent pas que je parte, mais je dois visiter plusieurs patients donc ma fille a appris à mon chien à dire « Aurevoir » avec sa patte. Les gens adorent ce truc! »

« Il y a toujours des patients particulièrement attachants. J’ai rencontré une dame de 99 ans, sourde, presque aveugle, mais qui était toujours très contente quand elle voyait arriver Agua. Elle avait un toutou de chien dans son lit qui me donnait un indice de son amour pour les chiens. Vu qu’elle ne pouvait pas bouger, je levais Agua pour qu’elle puisse la voir de son lit, » se rappelle Lise. « Une autre dame fait toujours exprès pour manger des croustilles et avoir les doigts pleins de miettes quand elle sait que je viens pour essayer d’attirer le chien plus près d’elle puisqu’elle ne peut pas se lever, même si elle sait très bien qu’Agua ne peut pas lécher ses doigts. C’est drôle! »

Est-ce que c’est difficile de passer d’employée à bénévole?
« Pour moi, ce n’est pas bizarre, mais il faut être capable de faire la distinction. Surtout puisque j’ai une formation en pharmacie, je ne peux pas commencer à leur offrir des conseils sur comment gérer leurs besoins médicaux. Quand je suis bénévole, je ne suis pas pharmacienne ou directrice, je suis simplement Lise avec une veste bleue. De toute façon, toute l’attention est portée sur le chien. Les gens n’ont aucune idée qui je suis, mais ils sont heureux de caresser Agua et de me parler de leurs animaux. La surprise est plus du côté du personnel qui se demande ce que je fais avec ma veste bleue et mon chien.

Et, quelle est la différence entre un chien thérapeutique et un chien de service?
« Je pense qu’un chien de service a une fonction précise, celle de servir son maître, comme pour les personnes aveugles ou avec l’épilepsie. C’est souvent pour répondre à un besoin physique. Un chien thérapeutique quant à lui, avec son maître, est au service des besoins des autres. C’est aussi connu sous le nom de zoothérapie, surtout au niveau psychologique et émotif. »

Le recommanderait-elle aux autres?
« Si vous aimez les gens, et que vous avez un bon chien calme, qui aime se faire cajoler, se faire tirer les oreilles et est capable d’en prendre, c’est une expérience enrichissante. »

Gabrièle est conseillère avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.