Mélika Poitras est thérapeute respiratoire à Montfort depuis sept ans. En décembre 2017, elle a été assignée au programme de cessation du tabac chez nos patients. Depuis, plusieurs changements ont eu lieu afin d’améliorer la qualité des services et des soins offerts aux patients fumeurs hospitalisés.
Le Programme de cessation tabagique à Montfort est basé sur le Modèle d’abandon du tabac (MOAT) de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et suit les lignes directrices de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario.
Le MOAT vise à ce chaque patient fumeur reçoive une intervention de base de cessation du tabac, soit un questionnaire sur son utilisation du tabac, pendant son hospitalisation et que 80 % de ces patients reçoivent une intervention complète, ce qui inclut des conseils, de la thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) et un suivi après son congé.
« Quand j’ai pris en charge cette initiative, on s’est aperçu qu’il y avait beaucoup de problèmes de données. L’hôpital et le MOAT ne comptabilisaient pas les données de la même façon et il y avait donc de grands écarts, » explique Mélika. « À l’interne, on réussissait seulement à faire des interventions complètes avec 25 à 30 % de nos patients fumeurs. En 2017, on avait une moyenne de 33 %. »
Mélika a travaillé avec le MOAT pour s’assurer qu’on était cohérents et elle adapté les rapports journaliers dans Meditech qui sont envoyés automatiquement au MOAT. Elle a mis à niveau la façon dont on calcule les données dans l’hôpital en comparaison à notre partenaire.
Pour augmenter les taux de conformité à notre cible de 80 %, Mélika a développé un plan d’action et s’est vite mis à le mettre en place.
« On a commencé par recruter et former des champions sur chaque unité. On a aussi travaillé avec les facilitatrices de soins qui prennent maintenant en charge le suivi du rapport de cessation pour les patients admis à leur unité, » dit Mélika. « On fait des tournées chaque semaine sur les unités de soins et aux cercles de qualité pour répondre aux questions, faire une mise à jour des statistiques et promouvoir l’importance du programme. De plus, on a créé un aide-mémoire pour les questions à poser aux patients en attendant que notre demande de rendre ces questions obligatoires dans Meditech puisse être réalisée. »
Le changement le plus important pour Mélika devrait bientôt être approuvé : une nouvelle directive médicale.
« Quand cette nouvelle directive sera approuvée, l’infirmière aura le droit de débuter la thérapie de remplacement de la nicotine pour chaque patient fumeur admis avant d’avoir l’ordonnance du médecin, » se réjouit Mélika. « Elle pourra débuter la gomme, le timbre ou l’inhalateur en se fiant au formulaire révisé et à la directive médicale selon l’utilisation de tabac du patient. Et ce, rapidement, grâce au travail qu’on a fait avec la pharmacie pour garder ces produits dans les accudoses sur les unités. Le patient sera ainsi mieux outillé pour gérer son sevrage. »
Avec l’élimination de la zone fumeurs sur le terrain de l’hôpital au 1er janvier 2018, cette intervention rapide est essentielle pour assurer une qualité de soins supérieurs et la sécurité de nos patients. En réduisant le délai pour recevoir la TRN, qui est présentement de 1 à 2 jours, les patients ne sentiront plus le besoin d’aller fumer dehors et nous pourrons ainsi mieux assurer leur sécurité.
Les bienfaits de l’abandon du tabac sont connus et nombreux, mais pour nos patients qui ont déjà des problèmes de santé, c’est particulièrement important.
« C’est l’une des premières causes de plusieurs maladies cardiaques, pulmonaires, rénales, ou avec tous les autres systèmes du corps humain, » rappelle Mélika.
« En encourageant l’abandon du tabac, on peut diminuer le taux de réadmission et les coûts pour nos patients ainsi qu’augmenter leur qualité de vie et leur niveau général de santé. On peut aussi prévenir des maladies futures. »
Mélika tient à remercier particulièrement les facilitatrices de soins et les champions pour leur appui dans ce programme. Un grand merci aussi à tous les employés qui prennent le temps de faire l’intervention auprès de leurs patients.
« En fin de compte, ce n’est pas à propos des données ou des statistiques sur papier, c’est le patient qui en bénéficie. On fait ça pour améliorer leur santé et leur qualité de vie, » termine Mélika.
BRAVO à toutes les unités qui ont vu une importante augmentation des interventions depuis décembre. C’est réellement impressionnant et encourant!
Une étoile dorée à l’unité de santé mentale qui a débuté à 18 % en décembre 2017 et est maintenant rendue à 64 % de taux d’intervention. Wow!