Nul besoin de rappeler les défis que connaissent tous les systèmes de santé en matière de ressources ; les professionnels de la santé se font rares alors que les besoins sont grands – et Montfort n’en est pas épargné.
Pour pallier cette réalité, différentes pistes de solutions sont présentées et valent la peine d’être explorées pour supporter nos équipes de soins et les communautés que nous desservons.
Vous vous souviendrez sûrement du programme lancé par l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario sur la pratique supervisée pour les infirmiers et infirmières formés à l’étranger.
À Montfort, on a voulu explorer cette voie, mais les défis reliés au bilinguisme* faisaient alors en sorte que seulement quelques candidats ont été retenus, sur une dizaine de jumelages possibles identifiés par le ministère de la Santé.
Je partage avec vous la toute première expérience vécue à Montfort dans le cadre de ce programme de pratique infirmière supervisée : June, candidate, et Alina, sa mentore.
Il s’agit d’une belle histoire de complicité entre une infirmière formée à l’étranger et passionnée de partager son expérience avec les nouveaux comme mentor et, d’autre part, une autre infirmière formée à l’étranger qui ne rêvait qu’au jour où le processus de reconnaissance des acquis deviendrait plus fluide.
Arrivée au Canada avec sa famille il y a quatre ans, June a d’abord vécu à Montréal. Elle y travaillait dans un domaine plus ou moins loin des soins actifs aux patients, mais son cœur était toujours attaché à la profession qu’elle exerçait dans son pays d’origine.
Aux Philippines, June était infirmière.
Elle a saisi sans hésiter l’opportunité offerte par Montfort et ce programme de pratique supervisée. Elle allait à nouveau pouvoir être infirmière.
Donner au suivant
Ce que June ne savait pas encore, c’est qu’il y a 5-6 ans, Alina, infirmière formée en France, a suivi un peu le même parcours. Pour l’avoir vécu avec ténacité et résilience, Alina comprend exactement ce qu’on peut vivre quand il s’agit du processus de reconnaissance des acquis.
Elles se sont rencontrées à Montfort. Ce fut le début d’une belle complicité.
« Alina n’était pas seulement mon mentor, mais également mon prof de français » dit June, en riant. « Ça a été plus rapide que je ne m’y attendais », raconte Alina. « June m’a franchement surprise, agréablement ! »
« Je connais mes capacités et les limites reliées à mon programme », explique June, « donc je n’hésitais pas à demander de l’aide à Alina et à toute l’équipe. »
« Je suis heureuse d’avoir contribué à son apprentissage », ajoute Alina, se disant partante pour appuyer d’autres candidats. « Ça me fait plaisir, car ayant été dans leur position il y a quelque temps, je comprends tout ce que cela représente. »
« Cette expérience m’a permis de reprendre confiance en moi, de comprendre mes responsabilités comme infirmière dans une unité de soins à l’hôpital », explique June. « C’est différent de mon pays d’origine. J’ai pu me familiariser avec le système de santé canadien. »
« Maintenant, j’essaie activement de la recruter pour venir travailler avec nous au 4A », ajoute Alina, avec humour. « Elle serait une bonne candidate si jamais elle décidait de venir travailler à Montfort. »
« Merci de m’avoir choisie pour l’intégration de June, ça été un plaisir lui faire découvrir le travail au 4 A », conclut-elle.
Une histoire qui finit bien
Il y a quelques semaines, nous avons reçu un message de June.
« Je viens de recevoir un courriel de l’Ordre.
Je peux déjà m’inscrire. Merci beaucoup ! »
Comme nous aimons bien le dire, « infirmière un jour, infirmière toujours ». June cherchait le moyen de réintégrer la profession, surtout dans les circonstances actuelles. Elle a trouvé cette voie grâce à Alina.
Merci beaucoup, Alina, d’avoir été une si bonne mentore en soins infirmiers et en français !
Montfort peut être fier d’avoir contribué à l’intégration d’une infirmière dans le réseau de la santé. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de ce beau programme.
*Depuis, Montfort a lancé un programme d’immersion, permettant aux personnes parlant le français ou l’anglais d’être considérées pour certains postes sans être conformes aux exigences linguistiques dès leur embauche. Pour plus d’information, visitez le montfort.ca/fr/immersion.
