Toute la communauté de Montfort vit actuellement des moments de stress, peut-être même d’angoisse, comme toute la communauté d’Ottawa, du Canada et du reste du monde. Ai-je besoin de préciser pourquoi ?
Il est vrai que la famille Montfort est aux premières lignes de ce combat, de cette guerre contre un ennemi sournois… et les défis sont donc d’autant plus grands et le danger plus immédiat.
J’ai évoqué la famille Montfort. Je voudrais aujourd’hui mentionner certains membres de cette belle famille, qui ne sont pas aux premières lignes, mais qui sont de tout cœur avec le personnel de l’hôpital. J’ai nommé les 267 bénévoles de Montfort.
En temps normal, nous sommes, nous les bénévoles, heureux et fiers de contribuer au bien-être des patients. C’est notre mission. Et tout le personnel de l’hôpital, depuis l’équipe de direction jusqu’aux multiples équipes de soignantes et de soignants, nous a souvent dit son appréciation pour notre apport… et cette reconnaissance est largement partagée par les patients et leurs familles, qui nous l’expriment en termes touchants.
Mais dès que la pandémie a commencé, l’hôpital a suspendu les services de bénévolat. Étant donnée notre mission, notre raison d’être, nous avons été malheureux de cet arrêt de nos activités, même si nous en comprenions parfaitement les impératifs sanitaires.
Nous nous sommes cependant demandés : que pouvons-nous quand même faire pour les patients ? Comment pouvons-nous continuer à vivre nos valeurs de compassion d’engagement et de respect?
Et quelques idées ont fleuri…
Ces idées sont venues sous la forme d’une demande de Rémi Dumais, gestionnaire du Service des bénévoles. Il nous invitait à nous impliquer dans deux initiatives.
La première s’adresse aux personnes qui ont des talents de couture. Elle consiste à fabriquer des bandeaux pour aider les infirmières à garder les masques sur leur visage sans toucher leurs oreilles.
La deuxième initiative consiste en l’instauration de visites amicales téléphoniques. Étant donné les restrictions des visites des membres de la famille auprès de presque tous les patients de Montfort, les patients s’ennuient et la solitude n’aide en rien le rétablissement. Ces visites permettraient d’égayer et de faciliter le séjour des patients.
Plusieurs bénévoles ont décidé de s’impliquer dans ces initiatives.
Par ailleurs, le Conseil d’administration de l’Association des bénévoles est toujours actif et il tient ses réunions virtuellement. Il y a quelques jours, nous avons appris que l’hôpital avait besoin, entre autres équipements d’urgence, de quatre appareils d’échographie portatifs. L’Association a vu là une occasion de faire un geste pour faciliter le travail du personnel médical et augmenter l’efficacité des services offerts aux patients. Nous avons donc décidé de financer cet achat.
Ces initiatives sont une toute petite goutte dans l’océan des besoins auxquels Montfort fait face. Ce n’est pas grand-chose mais c’est un clin d’œil pour dire : on ne vous oublie pas, on est de cœur avec vous dans ce combat et on vous admire…
Parlant d’admiration, ce sentiment est partagé par tous les bénévoles avec qui je suis en contact virtuel.
Elles et ils ne cessent de me dire à quel point le dévouement des équipes sur place est source de fierté et d’admiration, à quel point les longues heures de travail de la direction, des médecins, des infirmières et infirmiers, des préposés, des équipes de nettoyage et des équipes administratives, leurs sacrifices, les risques qu’elles et ils prennent pour soigner les malades sont un signe éclatant de leur dévouement et de leur professionnalisme.
Que toute la famille Montfort trouve dans ces quelques mots le témoignage de notre reconnaissance, jusqu’à ce que nous puissions le leur dire de vive voix, quand cette crise sera passée et que nous pourrons retourner de nouveau à l’hôpital.
Puis-je conclure que j’espère, je souhaite et je prie pour que cette fin heureuse d’une crise qui inflige tant de souffrances à tant de monde soit la plus proche possible ?