Peu avant les débuts de la pandémie, en février, Montfort a tenu sa première semaine de prévention du suicide. Deux éléments abordés lors de la semaine thématique sont particulièrement pertinents en cette période d’urgence sanitaire, alors qu’en plus des enjeux de santé physique, il ne faut pas négliger les défis de santé mentale qui découlent du confinement.
Comment améliorer les soins et les services dans une perspective de prévention du suicide? Voilà le thème abordé, le 3 février dernier, lors d’un panel de discussion. La tenue de ce panel découlait de notre volonté d’améliorer constamment la qualité de nos soins et services.
Pour Jean-Gabriel, infirmier de l’équipe mobile de crise de L’Hôpital d’Ottawa, lorsque l’on côtoie une personne qui présente des idées suicidaires, il n’y a pas de solutions toutes faites; il faut adapter ses interventions à chaque situation et surtout, respecter le rythme de chacun. S’il y a lieu, il faut également s’inspirer de ce qui a permis à la personne d’apaiser sa détresse à un moment similaire dans le passé.
Nancy et Patrick ont tous deux été confrontés au suicide d’un proche. Patrick, dont le père est décédé par suicide, a appris de cette dure épreuve qu’il ne faut pas hésiter à parler à un proche qui semble en détresse. Aujourd’hui, il est patient partenaire à l’Hôpital Montfort, siège sur divers comités et donne de la formation aux membres du personnel du Programme de santé mentale. Il s’implique également auprès de sa communauté dans des groupes d’entraide pour hommes.
Nancy, pour sa part, a mentionné avoir appris à se donner la permission de vivre les émotions comme elles viennent, à la suite du décès de son conjoint par suicide. Sa participation à un groupe pour endeuillés l’a beaucoup aidé. De telles rencontres lui ont permis d’exprimer en toute confiance ses émotions et, comme cela arrive souvent, son sentiment de culpabilité.
Nancy et Patrick témoignaient pour la toute première fois de leur expérience devant un large auditoire. Au terme de l’exercice, tous deux considéraient l’expérience enrichissante et contribuant à leur propre rétablissement.
Enfin, Annic, qui au moment de la conférence était spécialiste en apprentissage à l’Institut du Savoir Montfort, a elle-même été confrontée à la dépression et aux idées suicidaires. L’une des grandes leçons quelle a apprise dans son cheminement, c’est d’accepter qu’on a tous des limites. Annic mentionne d’ailleurs l’importance du soutien qu’elle reçoit de ses proches; un soutien qui lui a permis de rester en vie lors de périodes de détresse. Elle se considère heureuse de pouvoir compter sur sa famille et tout particulièrement son conjoint.
Selon de nombreux spécialistes en la matière, la façon la plus efficace de lutter contre la stigmatisation, c’est de rencontrer des gens qui ont eux-mêmes été confrontés à des situations difficiles. Il faut donc saluer ici la pertinence et le courage de nos panélistes qui ont su briser le silence, pour la vie. Merci !
La « popularité » de Michel Mpambara
« Lorsque le psychiatre m’a informé de mon diagnostic, j’ai compris “vous êtes populaire”. Mais en fait, c’est plutôt “bipolaire” que j’aurais dû comprendre. »
C’est un extrait du témoignage drôle et pertinent que Michel Mpambara, humoriste, conférencier et porte-parole de Bell cause pour la cause, a livré le 5 février. Ce dernier s’est adressé aux quelque 120 personnes réunies à l’occasion de sa conférence sous le thème « s’entraider #PourLaVie »; une activité de la première semaine de prévention du suicide à l’Hôpital Montfort.
En tant qu’organisme vedette en pratique exemple, un titre décerné par l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, Montfort a ainsi su sensibiliser les membres du personnel à la prévention du suicide.
Dans le cadre de cette conférence, Michel Mpambara a notamment abordé l’épisode d’hospitalisation en santé mentale qu’il avait vécu, il y a quelques années.
Il retient tout particulièrement de ce séjour de quelques semaines l’aide reçue des professionnels de la santé, spécialement lorsqu’ils prenaient le temps d’échanger et de discuter avec lui. Le soutien qu’il a ainsi reçu lui a permis de surmonter l’épreuve de l’annonce du diagnostic; un diagnostic lourd de sens chez certaines communautés culturelles, dont la sienne. Le lien avec son psychiatre a d’ailleurs été essentiel dans son rétablissement, selon lui.
Aujourd’hui, Michel Mpambara mentionne que l’activité physique a des effets bénéfiques sur sa santé mentale, alors qu’il s’adonne régulièrement à la pratique du yoga et de la natation.
Son témoignage, empreint d’espoir et de courage, a certainement permis de susciter des réflexions et briser les tabous entourant la santé mentale.
Monsieur Mpambara se réjouit d’ailleurs que de nombreuses célébrités parlent davantage aujourd’hui de leurs problèmes de santé mentale. Il se sent moins seul et se reconnaît dans leurs témoignages.
Au terme de la conférence, les commentaires étaient unanimes : tous ont grandement apprécié. Alors, on peut donc en conclure que Michel Mpambara est vraiment… populaire !
La semaine de prévention du suicide a été rendue possible grâce à la contribution des donateurs à la Fondation Montfort. Chaque don compte, peu importe le montant. Pour faire un don, cliquez ici. |
La prévention du suicide repose sur chacun de nous. Restez à l’écoute de votre entourage, de vos collègues et de vos amis. Si vous souhaitez obtenir de l’aide, vous pouvez contacter le Programme d’aide aux employés ou en parler à votre gestionnaire.
- Programme d’aide aux employés de Montfort : 1-844-880-9143 (français) 1-844-880-9142 (anglais)
- Le centre de détresse d’Ottawa : 613-238-3311
- La ligne de prévention du suicide de l’Outaouais : 1-866-APPELLE (277-3553) ou le 811