Maïmouna Traoré est commis en santé mentale externe. Comme de nombreux collègues de Montfort et des millions de musulmans à travers le monde, elle jeûne du lever au coucher du soleil durant le Ramadan, le « mois sacré » de l’Islam, qui avait lieu cette année du 1er avril au 1er mai. Maïmouna nous explique ce que le Ramadan représente pour elle.
Je fais le Ramadan depuis l’âge de 10 ans, même si ce n’était pas obligatoire pour moi. Je le faisais juste pour faire comme tout le monde, sans aucune contrainte.
Du point de vue physiologique, le jeûne devient plus difficile au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin, quand les réserves de l’organisme commencent à s’épuiser. Mais du point de vue psychologique, le jeûne devient plus facile au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin, car on a l’impression que l’organisme commence à s’habituer à l’absence de nourriture durant la journée.
Pendant le Ramadan, ça ne me dérange vraiment pas que mes collègues mangent à côté de moi, car je dois respecter le droit à la différence et accepter par conséquent que ceux qui ne jeûnent pas puissent manger aux heures habituelles.
Au coucher du soleil, je rompt le jeûne avec des dattes et du thé chaud (kenkeliba), et puis je mange quelque chose de plus consistant après avoir fait la prière du Maghreb (coucher du soleil).
Cette année, après deux ans de pandémie, on peut enfin se réunir pour rompre le jeûne ensemble (iftar). En réalité, il n’y a pas une grande différence entre ce mois de Ramadan en période de pandémie, car on fait généralement le iftar à la maison. Cependant, quelques rares fois, nous nous arrangeons pour rompre le jeûne ensemble si nos emplois du temps respectifs nous le permettent.
Le Ramadan est un mois spécial, donc on fait des petits plats variés du debut à la fin du mois. Mon plat préféré est la sauce tomate au poisson ou à la viande de boeuf, accompagnée de riz blanc. Je mange aussi un repas (suhoor) avant le lever du soleil.
En plus d’être un mois de retraite et de ferveur spirituelles, le Ramadan est aussi un moment de solidarité et d’entraide.
Le Ramadan atteint son paroxysme avec le paiement de la zakat, distribuée aux moins nantis, musulmans ou pas, à deux jours de la fin du mois de jeûne et, au plus tard avant l’heure de la prière de l’Eid-el-Fitr, afin que ces derniers n’aient pas besoin de chercher de la nourriture pour eux-mêmes ou pour leurs familles pendant ce jour de jouissance et de bonheur. C’est un de ces moments de grande noblesse et de profonde bonté qui caractérisent la beauté de l’islam.
Si la fête d’Eid-el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan, tombe un jour ouvrable, nous ne la célébrons ni en famille encore moins en communauté. Par contre, si elle coïncide avec le week-end, on la célèbre soit à la maison en invitant des ami.e.s, musulmans ou non, soit en communauté.
Merci Maïmouna d’avoir partagé tes pensées avec nous et de nous aider à mieux connaitre le Ramadan.
Vous avez aimé cet article? Lisez Le Ramadan selon Mo, Camélia, Abiba, El Mostafa…, paru dans le Journal Montfort de mai 2019.
Photo tirée du site web Benbere.org.