« Code noir, Urgence. Code Black, Emergency. »

C’est ce que tous ceux qui étaient à Montfort ont entendu sur l’interphone, le 31 octobre dernier, alors que plusieurs s’apprêtaient à quitter pour passer l’Halloween.

Avez-vous regardé sur votre carte d’accès pour savoir ce que ça voulait dire, ou connaissez-vous tous les codes par cœur?

Immédiatement, Diane Langlais, commis à l’urgence depuis 10 ans et l’une des chefs de zone pour l’Urgence, s’est dit « Holy S#!@, c’est une alerte à la bombe »; elle a mis son dossard rouge (à l’envers, mais ce n’est pas grave!) et s’est activée pour assurer la sécurité de tous.

« Je venais tout juste d’avoir une mise à jour du cours de chef de zone la semaine précédente et je me sentais confiante dans mon rôle », explique Diane.

« Dans le passé, j’ai vécu d’autres situations en tant que chef de zone, mais c’était mineur. Cette fois-ci, j’ai vraiment pris les choses en main et j’ai eu beaucoup de soutien des gens qui m’entouraient. J’étais impressionnée par la confiance que les gens avaient en moi et la collaboration absolue que tous m’ont offerte. Éric Corriveau, coordonnateur des mesures d’urgence était sur place pour observer, mais il m’a laissé prendre le contrôle et il ne m’a jamais remis en question. »

Qu’est-ce qu’un chef de zone?
Une personne désignée ayant la responsabilité de son lieu de travail défini ainsi que l’autorité pour faire appliquer toutes mesures d’urgence déclarées ou simulées. Le chef de zone applique les règlements tels que décrits dans le manuel des mesures d’urgence, participe à la formation continue et assume un leadership reconnu lors d’une situation d’urgence.

Diane travaille habituellement de jour, mais avait offert à une collègue d’échanger son quart de travail pour que celle-ci puisse passer l’Halloween avec ses jeunes enfants.

Tout un adon, et on est content qu’elle fût présente cette soirée-là.

« Vraiment, j’ai trouvé ça facile. « Toi, fouille cette salle », « Toi, assure-toi que personne n’entre ou ne sorte par cette porte. » L’adrénaline était présente, mais c’est toujours épeurant des situations comme ça parce que tu veux t’assurer que tout le monde est en sécurité. »

Heureusement, la situation s’est bien terminée. Pour Diane, c’était une bonne opportunité d’apprentissage.

« On apprend sur le ‘spot’, » ajoute-t-elle. « J’ai pensé à des choses que j’aurais pu faire différemment par la suite, mais tout s’est déroulé tellement vite que j’ai pris les décisions que je jugeais appropriées dans le feu de l’action. Le lendemain j’ai eu l’occasion de faire un débreffage avec ma gestionnaire et Éric pour discuter de ce qui pourrait être amélioré dans nos procédures. »

Pour plusieurs personnes, ce rôle pourrait s’avérer stressant, mais Diane n’était pas stressée, elle était dans la ‘zone’. En effet, selon elle, ce n’est pas n’importe qui qui peut devenir chef de zone.

« L’expérience de vie, ça aide, » pense-t-elle. « Il ne faut pas être du type qui ne voudrait que courir dans l’autre direction. Il faut savoir, et ne pas avoir peur, de déléguer, même à des médecins, gestionnaires, directeurs, vice-président ou au PDG. C’est important d’avoir une seule personne responsable, peu importe la hiérarchie habituelle. Il faut aussi avoir une vue d’ensemble de la situation, bien connaître son environnement de travail et se rappeler des procédures à suivre pour les différents codes. »

Diane avait décidé de s’inscrire au cours de chef de zone après avoir vu une annonce dans un courriel de l’Institut du Savoir Montfort.

« J’ai décidé de suivre le cours pour savoir quoi faire si jamais il m’arrivait quelque chose. Je veux être prête pour toutes les situations, pour moi-même et pour aider les autres. »

Montfort est toujours à la recherche de chefs de zone dans tous les secteurs. Ça vous intéresse? Parlez-en à votre gestionnaire.

Fait intéressant : Les chefs de zone, c’est une affaire de famille. La fille de Diane, Jannick Langlais, facilitatrice de soins à l’Urgence, est aussi chef de zone.

« C’est tellement important de s’assurer qu’il y ait assez de chefs de zones identifiés par secteur 24/7, donc pour les secteurs qui sont ouverts le soir, la nuit, la fin de semaine et les jours fériés, » rappelle Sophie Parisien, directrice clinique et membre du comité des mesures d’urgence. « Le cas contraire représente un risque organisationnel important. »

Diane tient à remercier sincèrement toutes les personnes présentes pendant l’incident qui l’ont aidée, qui ont fait leur part et qui ont permis d’assurer la sécurité de tous. L’urgence, ça roule et grâce à la collaboration de l’équipe Montfort, on a pu continuer à s’occuper des patients dans les lits et dans la salle d’attente. Un merci particulier à France Farley pour son initiative et son aide avec la zone verte et l’entrée de l’Urgence.


NOTE : selon nos procédures, un code noir ne devrait habituellement pas être appelé à l’interphone, mais plutôt envoyé sur les téléavertisseurs. Ceci est l’une de nos leçons apprises!

Gabrièle Caza-Levert
Gabrièle est gestionnaire en communications et est avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.