Le professeur Gilles Comeau, nouveau chercheur membre de l’Institut du savoir Montfort, est une figure éminente dans les domaines de la musique et de la santé. Avec une carrière marquée par des contributions révolutionnaires et une vision pour l’avenir, le professeur Comeau est aussi le directeur de l’Institut de recherche en musique et en santé (IRMS) de l’Université d’Ottawa et directeur de la nouvelle Clinique de recherche en musique et en santé mentale du Royal. C’est à ce titre qu’il rassemble des spécialistes et des professionnels de la santé pour explorer l’impact profond de la musique sur la santé mentale et physique.
Au début de sa carrière, le professeur Comeau s’est tout d’abord concentré sur les aspects pédagogiques de la musique. Ainsi, il travaillait avec les enfants d’âge préscolaire, pour lesquels il développait du matériel éducatif.
Par la suite, son amour pour la musique l’a poussé vers l’étude scientifique de l’apprentissage du piano. Un intérêt qui s’est rapidement étendu aux problèmes de santé rencontrés par les musiciens, tels que les blessures physiques et l’anxiété liée à la performance. « C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à créer une clinique de bien-être pour les musiciens, où je travaillais avec plusieurs intervenants pour adresser les problèmes de santé physique et mentale des musiciens » nous dit-il. Cette approche collaborative a impliqué une équipe multidisciplinaire avec des experts issues du domaine de la psychologie, médecine, radiologie, ingénierie mécanique et biomédicale.
Un Institut de recherche en musique et santé unique en son genre
Aujourd’hui, en tant que professeur à l’École de musique de la Faculté des arts, le professeur Comeau continue de faire avancer le domaine grâce à son leadership à l’IRMS. La mission de l’institut étant d’étudier les interactions entre la musique et la santé et de développer des solutions pour améliorer le bien-être des individus et des communautés, il a donné lieu à de nombreuses études, programmes et ateliers.
On peut compter parmi les initiatives de l’Institut des ateliers de musique pour les enfants, les chorales pour les personnes aphasiques, des programmes sur la musique et le mouvement pour les personnes âgées, ainsi que des programmes d’enseignement pédagogique d’instruments tels que les activités de musique avec instruments de percussion, le programme de guitares avec vétéran, des personnes atteintes de démence ou encore celui de groupe avec les patients de la psychiatrie légale au Royal.
Tout comme l’ISM qui se veut d’être la référence de la recherche pour la santé des francophones, l’IRMS à pour but d’être le point d’ancrage central pour la recherche musicale dans le domaine de la santé, tant au niveau national qu’international. Pour ce faire, le professeur Comeau collabore avec des acteurs communautaires, et compte bien miser sur les centres hospitaliers et de recherche locaux comme l’Hôpital Montfort et l’Institut du Savoir Montfort. Ces partenariats visent à établir un consortium national qui travaillera en étroite collaboration avec un consortium international dont l’IRMS est membre. « Nous avons par exemple des partenaires qui ont des programmes de musique comme le nôtre au Japon, en Suisse, en Angleterre, en Corée du sud aux USA et un peu partout dans le monde sans pour autant avoir de programme de recherche. Nous leur apportons donc notre expertise en vue d’implanter exactement le même programme de recherche. Cette démarche nous permettra d’évaluer résultats dans des milieux culturels différents au sein de groupes larges et sur une longue durée » dit-il.
Pour lui, cette approche garantit que le domaine de la recherche sur la musique et la santé disposera de données solides, fondées sur des données probantes, qui influenceront les politiques publiques et démontreront l’impact de la musique sur la santé. « En évaluant les résultats dans différents environnements culturels, au sein de grands groupes et sur de longues périodes, nous visons à établir une base scientifique rigoureuse pour les bienfaits de la musique sur la santé ».
Des résultats encourageants
L’impact de la musique sur la santé est multiple. De façon générale, les ateliers organisés ont démontré que la participation à des activités musicales améliorait considérablement le bien-être des participants, d’une part, en réduisant l’isolement social, en rassemblant le monde et en facilitant l’interaction.
Je tiens à remercier toute l’équipe du développement organisationnel pour cette belle initiative et pour nous avoir permis de faire du bruit 🙂
Taha Zangui, spécialiste principal en acquisition de talent à l’Hôpital Montfort
Dans d’autres cas, comme ceux des ateliers organisés en psychiatrie gériatrique, les participants ont déclaré que les séances étaient les seuls moments où ils ressentaient de la joie. Cela, en dépit de leur conditions anxieuse et dépressive.
Des études ont aussi montré que le fait de bouger régulièrement au son de la musique améliore les capacités motrices des personnes âgées, ce qui se traduit par une diminution des chutes et une amélioration de la posture.
En outre, l’éducation musicale offre une nouvelle fenêtre cognitive aux personnes atteintes de démence qui, malgré la perte de mémoire, conservent la capacité d’apprendre et d’interagir avec de nouvelles formes d’art.
Alors que l’IRMS continue d’étendre ses recherches et ses partenariats, l’Hôpital Montfort et l’Institut du Savoir Montfort devraient grandement bénéficier de cette collaboration. L’intégration de la recherche sur la musique et la santé dans les programmes de Montfort permettra non seulement de contribuer au bien-être de la communauté, d’améliorer les soins aux patients, mais aussi de mieux comprendre comment la musique peut être exploitée pour améliorer les résultats en matière de santé.
Les travaux du professeur Gilles Comeau témoignent du pouvoir de transformation de la musique et de son potentiel de guérison et d’enrichissement des vies. Ses recherches novatrices et son dévouement sans faille, laisse entrevoir un avenir où la musique et la santé s’entremêleront harmonieusement pour le plus grand bien de la société.