Les deux têtes du PSM

2434
Dre Valérie Giroux et Dre Kristine Lévesque

Dre Kristine Lévesque et Dre Valérie Giroux sont toutes deux chefs de département du Programme de santé mentale à l’Hôpital Montfort.

Alors que Dre Lévesque est à la tête de tout le programme de santé mentale ainsi que chef du programme interne, Dre Giroux gère celui de l’externe, mais vraiment elles ne font qu’une belle équipe dynamique pour assurer une voix pour leurs collègues au sein de l’hôpital et de la communauté. 

Toutes les deux de jeunes mamans motivées par le bien-être de leurs patients et de leurs collègues, elles tiennent à nourrir et préserver un sentiment d’appartenance au sein de leurs équipes et assurer un équilibre sain entre la vie professionnelle et personnelle. Malgré un manque de personnel, comme dans tous les secteurs, elles sont déterminées à maintenir le niveau de qualité des services offerts, tant à l’interne qu’à l’externe et particulièrement de ne pas réduire l’offre de services pour les francophones. 

Ayant des qualités et une vision complémentaire, le duo reconnaît l’importance de faire valoir l’expertise de toute l’équipe au PSM et d’entretenir une vision de collaboration entre les psychiatres, l’équipe administrative et de soutien, en passant par le personnel infirmier, travailleurs sociaux, ergothérapeutes, récréologue, psychologues, psychothérapeutes, allant jusqu’aux pairs aidants et bénévoles. Aucun rôle n’est plus important que l’autre et l’harmonie est clé.

Des parcours différents

Si Dre Giroux a toujours été intéressée par la psychologie, ce n’est que plus tard dans son parcours académique que Dre Lévesque a eu la piqûre pour la profession.

Dre Valérie Giroux

Originaire de Québec, Dre Giroux a terminé son cégep pour entrer directement en médecine à l’université McGill, suivi d’une résidence à l’Université Laval et un fellowship en santé mentale maternelle à l’université Western.

« J’ai toujours eu une volonté d’aider les autres. Adolescente, je lisais des livres sur la psychologie et l’attachement, simplement par pur intérêt », se souvient-elle. « Bien que j’aie apprécié mon doctorat en médecine, je n’étais pas certaine de ma décision de rester dans le domaine jusqu’à ce que je découvre la psychiatrie. J’ai adoré mes cours de psychiatrie et encore plus mes stages, je savais que c’était pour moi. »

Ce n’était toutefois pas aussi clair pour Dre Lévesque. Native du Nouveau-Brunswick et passionnée de sports, elle ne savait pas qu’elle voulait aller en médecine avant d’arriver à l’Université de Moncton, vraiment elle avait plus hâte de pouvoir jouer au volleyball universitaire. Ayant toujours aimé les sciences et les études, elle a décidé d’appliquer en médecine, initialement pensant s’orienter vers l’orthopédie, mais ayant rapidement découvert suite à un stage que ce n’était pas la spécialité pour elle.

 « Mon prochain stage, c’était la psychiatrie et c’est là que mon parcours a changé », explique Dre Lévesque. « La connexion avec les patients et le temps qu’on peut passer avec chaque personne en plus du mystère et de la variété et de la flexibilité d’horaire pour une conciliation travail-famille, ce sont toutes des choses qui m’ont attiré vers la psychiatrie. J’ai aussi eu la chance d’avoir un excellent précepteur qui m’a guidé vers ce choix et m’a aidé à clarifier mes aspirations de vie. J’ai suivi mon instinct tout au long de mon parcours, et je suis très contente d’où il m’a menée. »

Quand Kristine était jeune, son père est allé consulter une voyante… elle lui a dit que sa fille serait médecin.

Un travail gratifiant

Pour Dre Lévesque, ce qui est le plus gratifiant c’est de pouvoir passer beaucoup de temps avec chaque patient, être capable de les écouter, d’être emphatique à leurs situations, de se rapprocher d’eux pour pouvoir les aider, même s’ils ne cherchent pas toujours à recevoir de l’aide.

« La psychiatrie, ça peut être lourd comme spécialité. Il faut savoir s’investir dans chaque patient, mais aussi être capable de se retirer en fin de journée pour ne pas apporter tout ce bagage-là à la maison parce qu’il y a souvent des histoires difficiles », précise Dre Lévesque.

Selon elle, bien que les médecins soient souvent appréciés dans la société, ce n’est pas toujours le cas pour les psychiatres puisque les patients ne sont pas toujours ceux qui demandent de l’aide, souvent ce sont des proches qui sont inquiets pour eux. Il est important de pouvoir trouver un équilibre entre les désirs des proches et ceux des patients.

« Si le patient est heureux avec sa façon de vivre, de penser ou même de consommer, ce n’est pas à nous de le juger ou de le « changer ». Mais ça peut être difficile pour la famille. Et pour d’autres cas, si le patient met sa vie en danger, on doit intervenir et pendant les traitements, le patient n’est pas nécessairement content, mais quand il va mieux, il peut réaliser que ça l’a aidé. »

 Bien qu’il y ait encore beaucoup de tabous dans la société face à la santé mentale, si elle peut apporter une lueur d’espoir à quelqu’un ou aider à déstigmatiser et éduquer le public, c’est ce qui rend le travail de Dre Lévesque gratifiant.

 « Je crois dans une approche multidisciplinaire pour traiter nos patients, et ça, ça peut prendre du temps. Le cerveau est tellement fascinant. On ne sait pas tout, et ça change selon le vécu d’une personne à l’autre…  Et c’est ce qui pique ma curiosité, » dit-elle.

Pour Dre Giroux, qui est passionnée par son travail, ce qu’elle aime le plus c’est en apprendre davantage sur la vie des gens qu’elle voit et les guider dans leur processus de rétablissement.

 « J’apprécie particulièrement la psychothérapie, » ajoute-t-elle. « J’ai aussi un intérêt particulier pour la santé des femmes, surtout pendant la grossesse et la période post-partum, ainsi qu’un intérêt pour les troubles de personnalité. »

 S’assurer que ses patients reçoivent des soins de qualité, c’est primordial pour Dre Giroux.

Des services de qualité, en français

En Ontario, les francophones sont minoritaires, et à Montfort on offre ces services de santé mentale qui sont rarement offerts aux francophones.

 « On comble un besoin à Montfort et en Ontario au complet », explique Dre Lévesque. « Pour ma part, je vois des patients de toute la province qui ont besoin de soins en français par télésanté. On peut toucher une plus grande clientèle et mon cœur appartient à Montfort, honnêtement. C’est gratifiant de pouvoir aider un patient dans sa langue maternelle, le contact et la connexion sont plus faciles. On s’exprime mieux et nos émotions peuvent passer plus facilement. Et en santé mentale c’est particulièrement important de pouvoir bien s’exprimer et de parler avec nos émotions. »

Tant pour Dre Giroux que Dre Lévesque, c’est un élément clé des services de santé mentale à Montfort. Les francophones méritent d’être servis en français, et c’est essentiel.

Devenir chef de département

Dre Kristine Lévesque

En tant que chefs de département, toutes les deux considèrent une journée typique comme voir des patients (plus en interne pour Dre Lévesque, et plus en externe pour Dre Giroux), suivi de travail et de réunions administratives, surtout en fin d’après-midi. Il y a aussi certains temps de l’année pendant lesquels elles dédient du temps à l’enseignement aux étudiants et aux résidents. 

Aimant s’impliquer, planifier, résoudre des problèmes et trouver des solutions, c’était un cheminement de carrière intuitif pour Dre Giroux de devenir chef de département. C’est ce pas qui lui permet de prendre le temps de réfléchir à des façons d’améliorer son milieu de travail et innover pour ses patients. 

Au contraire, ce n’était jamais une aspiration de Dre Lévesque de devenir chef de département ou d’avoir un rôle administratif, mais lorsque l’équipe de psychiatres lui a demandé si elle serait intéressée, elle était touchée.

« J’ose espérer qu’ils ont vu des qualités de leadership en moi, qui surviennent sûrement de mon passé dans les sports d’équipe. J’ai joué longtemps au volleyball universitaire et je crois profondément que cette expérience m’a appris à bien communiquer en équipe, à entendre l’opinion des autres et de travailler en équipe vers un but commun, » explique Dre Lévesque.

C’est maintenant ensemble, dans leur rôle de leaders qu’elles prennent des décisions, pas toujours faciles, qu’elles continuent à avoir une ouverture d’esprit et qu’elles sont toujours prêtes à apprendre pour s’améliorer et faire rayonner leurs départements. 

Une complicité comme nulle autre

Dre Giroux dit adorer travailler aux côtés de Dre Lévesque puisqu’elle est une leader extraordinaire, avec une belle force de caractère et une capacité à avoir une vision globale, tout en étant axée sur les solutions.

Quant à elle, Dre Lévesque se réjouit d’être sur la même longueur d’onde que Dre Giroux ce qui permet d’éviter la confusion, d’avoir des discussions de remue-méninges, d’être capable de voir tous les côtés de la médaille et de se motiver mutuellement.  

Ensemble, elles continuent de persévérer, de faire entendre les besoins de leur équipe, de garder le sourire aux lèvres et de rayonner de fierté pour leur équipe.

« J’espère qu’ils remarquent la fierté que j’ai moi-même de faire partie de l’équipe et combien Je suis fière d’eux »

Dre Kristine Lévesque

Gabrièle Caza-Levert
Gabrièle est gestionnaire en communications et est avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.