Pharmacie et santé mentale : les gardiens du bon rétablissement

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Natalie Warren et Mélissa Boileau, pharmaciennes cliniques

par Éliezer Dikiefu, stagiaire en communications

Il arrive que des patients en santé mentale rechutent pendant leur convalescence. Ça peut être pour diverses raisons, et si des médicaments sont impliquées dans le traitement de cette personne, il peut arriver que la médication ne soit peut-être pas adaptée, ou que la personne ait cessé de prendre les médicaments qui lui étaient prescrits. C’est pourquoi à Montfort nous avons les pharmaciennes et pharmaciens cliniques.

Nous avons rencontré Natalie Warren et Mélissa Boileau, pharmaciennes cliniques à Montfort depuis respectivement 10 ans et 5 ans.

Le patient admis au PSM est rapidement prise en charge, alors il est nécessaire de connaître ses antécédents en matière de médicaments. « Nous essayons de voir tous les patients admis en personne, dès que possible, pour recueillir leur historique de médication et ainsi faciliter leur mise au repos », affirme Mélissa.

À chacun ses peurs, ses phobies, c’est pourquoi nos pharmaciennes et pharmaciens offrent un accompagnement subtil, mais tellement efficace et nécessaire aux patients. Comme nous le rapporte Natalie : « Il faut souvent travailler avec les patients qui pensent ne pas avoir besoin de médication et en leur rappelant qu’ils sont rendus à l’hôpital dans des circonstances X, qu’ils doivent essayer de développer un peu d’autocritique sur les raisons qui les y ont conduits, comment la médication peut réduire leur hospitalisation… Certaine fois, on travaille aussi avec leur famille pour mieux les accompagner ».

« Chacun à son rôle, pour le psychiatre, c’est plus le diagnostic et le traitement. Les infirmières praticiennes s’occupent plus de la santé physique et des médicaments. »

Mais nous, nous sommes vraiment là pour le traitement adapté aux patients.

« Nous apportons un autre coup d’œil sur le dossier pour apporter une amélioration ou un changement de traitement par rapport aux interactions et à la préférence d’un patient », nous dit Natalie. Ce rôle est aussi apprécié par les patients que par leurs collègues en santé.

« La compliance est un vrai défi en santé mentale et en société en général, mais nous essayons de prévenir les réadmissions fréquentes », ajoute-t-elle.

Il reste encore des défis, comme nous confie Melissa : « Je pense qu’il est difficile d’être une pharmacienne pour soixante patients, on a tellement à offrir, mais on manque de temps. Dans le futur, l’idéal serait d’être deux sur notre unité pour pouvoir mieux suivre les patients, bien donner de l’éducation aux patients, à la famille et assurer une transition en douceur pour le congé. »

Nous disons merci à tous nos formidables professionnels de la santé.