C’est en période de désastres et de grandes calamités que les gens ont tendance à se rallier les uns avec les autres pour aider ceux qui ont été le plus affectés pendant ces périodes pour s’entraider les uns les autres. Le terme bénévolat prend alors toute sa signification.
J’aimerais ici prendre quelques lignes pour vous faire part de mon travail en tant que bénévole à la Croix-Rouge canadienne. Je suis maintenant bénévole à la Croix-Rouge depuis 13 ans et j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs évènements marquants ici au Canada. Pendant la pandémie, j’ai été appelé à jouer dans plusieurs scénarios. On se souviendra des Canadiens qui ont été rapatriés de diverses régions du monde et isolés sur une base militaire à Trenton pendant 14 jours. On a alors mis sur pied un centre d’appels à Ottawa pour que ces personnes puissent faire connaître leurs besoins immédiats (vêtements, médicaments…).
Le bonheur de ces gens d’entendre parler un Canadien à l’autre bout du fil était émouvante.
Tout le monde croyait que la COVID-19 était dernière nous mais on a bien vite appris qu’il y avait des gens ici même à Ottawa qui souffraient. La Ville d’Ottawa a donc fait appel à la Croix-Rouge et ses bénévoles au printemps pour que l’on fasse des visites amicales auprès des personnes âgées pour demander s’ils avaient besoin d’aide pour leur épicerie et leurs médicaments. Là encore nous avons frappé à des portes qui n’avaient pas été ouvertes depuis plusieurs semaines.
Notre intervention a été tellement fructueuse qu’un conseil scolaire d’Ottawa en ayant eu vent, nous a demandé d’aller frapper aux portes des familles avec qui elle n’avait pas eu de contacts pour s’assurer que les enfants avaient à leur disposition tous les instruments nécessaires pour poursuivre leurs études de façon virtuelle. On prenait note si des ordinateurs ou des tablettes, ou bien de l’aide avec la technologie, étaient nécessaires.
Je commençais à jouir de mon été lorsque j’ai reçu un appel de la Croix-Rouge encore une fois pour me diriger vers Windsor mais non pas le Château de Windsor. En effet, j’étais au sud de l’Ontario pour s’occuper des travailleurs immigrants qui travaillaient sur des fermes pour la cueillette de fruits et des fameuses tomates Heinz. Leur proximité physique, soit dans leur travail ou leur milieu de séjour, faisait en sorte que la COVID se propageait rapidement dans leurs rangs. On devait donc les isoler pendant 14 jours dans des hôtels, notre rôle consistait à les nourrir et de voir à leurs besoins médicaux.
À la question sur ce qu’ils aimaient le plus du Canada, ils répondaient la grande sécurité qui y existe et la générosité des Canadiens.
En novembre, on m’invitait à participer à un projet pilote à Winnipeg. En effet les résidents de Nunavut n’ont pas de services médicaux spécialisés de sorte que les mamans devant accoucher doivent se rendre à Winnipeg. À leur sortie, elles doivent s’isoler pour 14 jours. J’étais membre d’une équipe avec des infirmières pour assurer un dépistage régulier avant leur retour. J’ai même pu apprendre un mot de leur langue, l’inuktituk. « Bonjour » en inuktituk se dit phonétiquement « OUBLAKUT ». On se doit d’apprendre quelque chose de nouveau tous les jours.
De retour au bercail pour m’isoler pendant 14 jours comme le veut la règlementation ontarienne, me voilà encore une fois sur le chemin du bénévolat. Depuis quelques jours, je suis à Toronto à la demande de la Croix-Rouge pour travailler dans une résidence pour personnes à la retraite. Notre travail consiste à mettre en place des mesures contre les infections. Mais notre vrai mandat consiste à briser l’isolement qu’ils subissent depuis le printemps seuls dans leur chambre. Nous faisons la conversation ou bien les aider avec leur technologie. Tout le monde est heureux et les rides ont disparues.
J’essaie de vivre tous ces moments en m’inspirant d’un des grands principes de la Croix-Rouge, l’humanisme, que je sais que vous pratiquez tous les jours à l’hôpital.
Aider une personne dans le besoin et recevoir un sourire en retour ou un merci n’a pas de prix. À vous tous et toutes qui êtes bénévoles à Montfort, vous connaissez ce réconfort. Vous ne pouvez à ce moment vous en nourrir mais sachez qu’il semble y avoir une petite lueur à l’horizon. N’oubliez pas que le bénévolat peut se poursuivre tout près de vous chez votre voisin de palier ou bien au téléphone avec une connaissance.
A bientôt chers(es) collègues. OUBLAKUT.