Claude Gaudert : redonner à l’international

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Après une carrière de plus de 20 ans dans le monde des soins intensifs, Claude Gaudert est devenue coordonnatrice de stage à l’Institut du Savoir Montfort, en 2013. Elle facilite le passage à Montfort des futurs infirmières, ambulanciers paramédicaux et sages-femmes. En mai dernier, Claude a reçu le prix Antarès, lors du Gala du mérite Montfort. Ce prix est remis à une personne qui, par ses accomplissements, a contribué au rayonnement, à l’image et à la renommée de Montfort. Elle nous raconte son parcours, et sa motivation à développer une offre de stage pour l’international, à Montfort.

Une infirmière prépare des médicaments

« Au début de ma carrière d’infirmière, j’ai été passer un an à Lausanne, en Suisse, pour travailler là-bas », explique Claude. « Je n’étais jamais sortie du Canada… Ça a tellement été un impact pour moi, mais aussi pour ma carrière ! Ça m’a donné une perspective sur le monde. Je me suis retrouvée dans un milieu où je côtoyais des infirmières de partout en Europe, mais aussi d’autres pays francophones. »

Cette expérience fût marquante pour Claude, mais ce n’est que plusieurs années plus tard, alors qu’elle occupait son poste à l’ISM, qu’elle a pu établir un lien entre Montfort et la Suisse. À l’époque, l’ISM recevait parfois des demandes de stage de l’étranger, mais il n’y avait pas officiellement de programme en place pour permettre la réalisation de ces demandes. « C’était compliqué, on ne faisait pas vraiment ça. »

Le début d’une aventure

Le premier groupe de stagiaires, au CFN.

Éventuellement, les demandes devenaient plus fréquentes. « Un jour, une demande est arrivée de la même ville où j’étais allée », dit Claude, avec énergie. « J’ai allumé ! Les infirmières que je côtoyais en Suisse, elles sont aussi bonnes que nous ! Il fallait que je fasse quelque chose. » C’était le début d’une aventure qui allait permettre d’accueillir plusieurs dizaines de stagiaires, au fil des années.

« J’ai travaillé avec le CFN pour pouvoir accueillir les premières étudiantes — merci pour leur aide et leur patience : on inventait la méthode à mesure qu’on avançait ! Ce n’était pas parfait la première fois, mais on s’est adapté et on est mieux préparés à les encadrer maintenant », explique Claude.

« J’ai allumé ! Il fallait que je fasse quelque chose. »

Puis, l’opportunité d’obtenir une ceinture verte LEAN s’est présentée. Pour Claude, c’était l’occasion « d’essayer de diminuer le nombre de places de stage non comblées » par des étudiants ontariens ou canadiens : on allait recruter à l’international. « On a ajouté de l’information sur les stages internationaux sur notre site web », explique-t-elle. « Le volume (de demandes) s’est mis à augmenter. » C’était environ 35 % des places de stages qui n’étaient pas attribuées à des stagiaires, avant le projet de Claude. Aujourd’hui, ce n’est que 3 %.

Il faut dire les étudiants y sont aussi pour quelque chose. Comme le raconte Claude, « avec les médias sociaux, les étudiants échangent entre eux avant de venir en stage… et nous aussi on peut échanger avec les écoles ».

La relève potentielle

Groupe en vélo
Claude Gaudert et Sophie Ziai, en compagnie d’étudiants, lors d’une randonnée à vélo.

Bien que les stagiaires qu’on accueille ne restent que pour quelques mois, ils représentent une opportunité considérable : « C’est le bassin de main-d’œuvre qu’on peut viser maintenant, » dit Claude. « On travaille avec les Ressources humaines pour tenter de recruter les étudiants internationaux. »

« Les étudiants sont très intéressés, et le chemin devient plus facile. »

« Chaque fois qu’on a des étudiants internationaux maintenant, les RH font une entrevue avec eux », ajoute-t-elle. Il faut dire qu’on a de quoi plaire : notre milieu francophone, nos attributs universitaires… « Les étudiants sont très intéressés. »

Boucler la boucle

« Quand je suis allé en Suisse, les gens m’ont accueilli, pris sous leurs ailes, inclus dans leurs familles », raconte Claude. « Je voulais redonner à ces gens-là. » Ainsi, chaque fois que Montfort accueille des stagiaires de l’étranger, Claude se fait un devoir de prévoir des activités avec eux, question de leur faire découvrir la région.

Du hockey au vélo, en passant par le Parc de la Gatineau, c’est toute une programmation – organisée par une multitude gens – qui attend nos stagiaires. Claude remercie d’ailleurs toutes les personnes qui ont donné de leur temps pour rendre le séjour des étudiants mémorables. « L’an passé, nos stagiaires repartaient le lendemain de Noël… et bien Gisèle Moungar les a invités à son réveillon ! » ajoute-t-elle. « Ça rend vraiment leur expérience extraordinaire ! »

« Je suis vraiment fière d’avoir développé ça », dit Claude. « De gagner un prix, c’est la cerise sur le sundae, comme on dit… mais ce n’est pas juste une reconnaissance pour moi, mais pour tout le monde qui rend ça possible. » D’ailleurs, Claude encourage les gens à reconnaître les étoiles de leur quotidien. « Il y a des gens exceptionnels qui méritent d’être reconnus », dit-elle. « Ça apporte tellement de fierté ! »

En terminant, Claude a quelques conseils pour la rentrée, alors que des centaines d’étudiants arrivent dans les différents secteurs de Montfort. « C’est important de les accueillir, de leur donner des activités enrichissantes, de partager notre savoir avec eux », explique-t-elle. « C’est notre relève qu’on est en train de former – qu’elle vienne de près ou de loin ! »


Vous côtoyez des gens exceptionnels comme Claude ? Le Gala du mérite est l’occasion rêvée de les reconnaître. Soumettez leur candidature dès maintenant.

Martin est directeur des communications, et fait partie de l'équipe Montfort depuis 2014. Quand il n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, il est surement en train d'arroser ses nombreuses plantes, ou d'explorer un quartier branché de la ville – ici ou ailleurs...