On les retrouve sur de nombreux comités et leur opinion est précieuse avant de mettre en place des changements dans l’hôpital… Les patients-partenaires sont des personnes qui ont vécu une expérience à l’Hôpital Montfort au courant des deux dernières années, soit comme patient ou proche d’un patient.

« Quand je travaillais au chevet des patients comme assistante en services thérapeutiques, il y avait certains patients avec qui je me voyais très bien collaborer. Des gens qui seraient intéressés à nous aider à nous améliorer, peu importe qu’ils aient vécus une expérience positive ou négative », dit Chantal St-Cyr, coordonnatrice des patients-partenaires.

« C’est quand on travaille directement avec les patients qu’on est mieux placé pour identifier qui pourrait nous offrir une opinion constructive et serait ouvert à nous aider. »

Depuis que le programme a été lancé en 2015, plusieurs projets ont su profiter de l’expérience de nos patients-partenaires. Ceci a abouti à davantage de demandes de collaboration des différentes équipes de soins et de projet.

« Maintenant, nous recevons environ sept à 10 demandes de collaboration par mois pour l’implication des patients-partenaires dans différents comités, projets et initiatives », dit Chantal.

Le mandat maximal d’un patient-partenaire est toutefois de deux ans, et leur expérience doit être récente et pertinente à la consultation demandée. Il y a donc une grande rotation du bassin de candidats.

« Au courant des prochains mois, nous aurons besoin d’au moins 10 à 15 nouvelles personnes pour nous aider à combler les demandes qu’on reçoit », ajoute Chantal.

Mais comment nous assurons-nous de trouver des collaborateurs qui pourront améliorer l’offre de soins centrés sur les patients? Grâce à l’aide des membres du personnel… comme l’a bien compris l’équipe du Programme de santé mentale.

Christie Edgecomb, patiente-partenaire, ne connaissait pas le programme de patients-partenaires avant que Benoit Bruyère, ergothérapeute au PSM, l’approche après sa quatrième session de groupe.

« Benoit m’a dit qu’il y avait un comité de gens, des ‘patients-partenaires’, qui représentent la voix des patients et leurs proches pendant des discussions et la prise de décisions sur l’amélioration de la qualité », dit Christie.

Puisqu’elle démontrait un intérêt à s’impliquer, Benoit l’a mise en contact avec Chantal qui lui a expliqué le programme et répondu à ses questions.   

« Je voulais apporter des changements concrets et contribuer à améliorer les services offerts aux patients. Je voulais partager mon expérience personnelle avec l’équipe et travailler avec eux pour offrir une meilleure expérience aux prochains patients, particulièrement en ce qui concerne la transition de la communauté à l’hôpital et ensuite de l’hôpital à la communauté », ajoute-t-elle.

« Si je peux aider au moins une personne, j’aurai atteint mon objectif. »

Christie Edgecomb

Parmi les projets auxquels Christie a contribué, notons un vidéo style « visite virtuelle » pour offrir davantage d’information aux patients et leurs proches avant une admission en santé mentale, ainsi qu’un groupe de travail sur le processus de paiement, dans lequel elle s’assure que les besoins des patients et des familles sont pris en considération pendant ces moments stressants.

« L’équipe me tient à jour pour que je puisse participer aux conversations et prendre des décisions éclairées. Les changements qui découlent de nos conversations ne sont pas toujours faciles et peuvent prendre du temps à mettre en place, mais ils sont tellement importants pour répondre aux besoins des patients », affirme Christie. 

De son côté, Nathalie Lalande Gauthier, ergothérapeute au PSM, anime un groupe focus à l’unité grâce auquel elle invite les patients à partager leurs vécus sur le processus de santé mentale et suggérer des pistes d’amélioration sur les services de l’unité.

« Ceci m’a permis d’engager les patients dans la résolution de problèmes et certains d’entre eux sont ensuite dits intéressés à devenir patients-partenaires », explique Nathalie. « Jusqu’à présent, j’ai recommandé trois patients à Chantal. »

Christie a d’ailleurs partagé ses recommandations lors de cette consultation.

Nathalie note plusieurs exemples de collaboration qui sont ressortis des groupes focus et des patients-partenaires :

  • Le choix des photos sélectionnées pour décorer les murs de l’unité
  • Un guide d’orientation et d’information pour naviguer le séjour en santé mentale (présentement en révision)
  • L’ajout de fruits frais pour les collations du matin et de l’après-midi

« Il faut travailler en collaboration avec les patients pour les engager à utiliser leurs forces et les inclure dans le processus de rétablissement », ajoute Nathalie.

Danielle Perron, travailleuse sociale au PSM, trouve que d’impliquer des patients-partenaires permet de nous souvenir que c’est pour eux qu’on travaille.

« On offre un service à notre clientèle et on doit offrir le service comme on voudrait se faire traiter », explique Danielle. « Les patients-partenaires me rappellent de toujours considérer le point de vue de la personne qui vient chercher notre aide et de prendre en compte son vécu. »

Selon Danielle, un bon patient-partenaire est quelqu’un qui a le désir de s’impliquer.

« On ne doit pas choisir les personnes en fonction de si elles adhèrent à notre philosophie ou notre mode de fonctionnement. N’importe quelle personne qui veut participer doit pouvoir avoir la chance de le faire. Le plus de gens on a, le plus de points de vue différents on va avoir et le mieux on va pouvoir orienter nos services pour répondre aux besoins de notre clientèle. »

Pour Danielle, un bel exemple de collaboration récente avec les patients-partenaires sont les formations sur le milieu axé sur le rétablissement. Avec l’aide d’une patiente-partenaire, elle a pu offrir une formation à ses collègues, à 20 reprises. Sa contribution a été grandement appréciée parce qu’elle pouvait aider les membres de l’équipe à savoir comment la personne qui reçoit nos services se sent dans différentes situations.

« Peu importe le service qu’on offre dans l’hôpital, il ne faut jamais oublier de voir nos patients comme des êtres humains compétents et fonctionnels, qui ont quelque chose à apporter. Ils ne sont pas définis par leur maladie. Ce sont des gens avec des familles, qui ont des carrières, des passe-temps et de l’expérience de vie qui peut nous aider. On doit toujours être à leur écoute », termine Danielle.

En tant que patiente-partenaire, Christie ressent qu’elle a déjà fait une différence, que ses commentaires sont pris en considération et que des changements sont faits en conséquence.

« Je contribue aux efforts de l’équipe, je vois des améliorations concrètes et en retour, ce partenariat m’aide aussi dans mon parcours personnel. J’en ressors beaucoup plus forte. »


« Être patiente-partenaire est un aspect important de mon rétablissement. »

Christie Edgecomb

Ce n’est qu’un début pour Christie, qui est intéressée à participer à plusieurs autres projets en lien avec la santé mentale.

« J’aimerais entre autres collaborer avec l’Urgence pour les soins en santé mentale, j’ai tellement d’idées à partager avec eux », conclut-elle. « Je pense aussi que ce serait bénéfique d’avoir un patient-partenaire à l’unité pour assurer un contact des pairs avec les patients et prendre leurs suggestions tout en considérant notre propre expérience récente. On pourrait ensuite partager ces points de vue à un autre niveau et donner un sens à l’expérience de tous. »

Annie Boisvert, directrice clinique, encourage son équipe à inclure ces personnes dans le développement d’initiatives faisant la promotion d’un milieu thérapeutique axé sur le rétablissement.

« C’est un travail d’équipe qui ne peut se faire sans leur précieuse contribution. En santé mentale, des soins avec vous et pour vous ça prend tout son sens! Lorsqu’il y a une nouvelle initiative ou un nouveau projet, je pose toujours la même question : est-ce que nous avons impliqué ou consulté les personnes qui bénéficient de nos services? Il ne faut jamais oublier qu’ils sont notre raison d’être!  »


Que ce soit un patient, un membre de votre famille ou un ami, n’hésitez pas à les référer au Programme de patients-partenaires. Des dépliants sont disponibles dans les présentoirs sur les unités, Chantal peut les aider au poste 2263 ou l’information nécessaire pour devenir patient-partenaire est disponible sur le site Web de l’hôpital.

Gabrièle Caza-Levert
Gabrièle est gestionnaire en communications et est avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.