Safewards : faire équipe contre la violence en milieu de travail

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Le programme de santé mentale de Montfort est le premier au monde à lancer le programme Safewards en français.

Saviez-vous que les infirmières sont davantage victimes d’agressions que les policiers et les gardiens de prison ? Voilà un constat troublant qui requiert de poser des gestes concrets afin de rendre notre milieu de travail sécuritaire pour tous.

« C’est dans une perspective d’amélioration continue que le programme Safewards, développé en Angleterre en 2014 et implanté dans plusieurs établissements en Ontario, sera dorénavant intégré aux pratiques du programme de santé mentale », explique Annie Boisvert, la directrice du programme de santé mentale.

Qu’est-ce que Safewards ?

Safewards propose 10 interventions simples, dans une approche axée sur le rétablissement. Ce programme améliore les relations thérapeutiques entre les personnes recevant des soins et le personnel et réduit les incidents qui découlent de situations de conflits, l’isolement et les moyens de contention. Safewards contribue ainsi au processus de rétablissement de la personne et de son expérience globale.

Annie précise d’ailleurs avec fierté que « nous sommes le premier établissement francophone au monde à procéder à son implantation » !

Les premiers pas…

À la fin du mois de février, l’implantation de Safewards a débuté au programme de santé mentale (interne, ambulatoire et communautaire), et j’ai eu le plaisir de participer à cette initiative à titre de stagiaire en gestion des services de santé.

Comme chacun des secteurs comporte ses particularités, Safewards fait l’objet d’une adaptation pour chacun d’entre eux. C’est pourquoi les divers outils se doivent d’être adaptés, avec l’aide du personnel. Par exemple, pour l’équipe communautaire de traitement intensif (ECTI), c’est avec la contribution de Mireille Pomeroy et la consultation de toute l’équipe que les outils ont pu être adaptés afin de répondre à une réalité évidemment différente.

Rachelle Koffi et Marie-Florence Debelle

Les personnes recevant des soins ont d’ailleurs aussi été consultées, notamment afin d’obtenir leur avis sur les divers outils utilisés. À l’unité interne, ce sont Chantal Séguin, gestionnaire clinique, et Nathalie Lalande-Gauthier, ergothérapeute, qui ont consulté les personnes hospitalisées.

Les groupes de thérapie en clinique ambulatoire ont également été consultés, ainsi que Camille Daudelin-Peltier, psychologue, et toute l’équipe clinique, afin d’adapter les différents outils à leur réalité.

Ce sont aussi des membres du personnel qui ont offert la formation à l’équipe de l’interne. J’ai pu appuyer Rachelle Koffi et Marie-Florence Debelle, deux infirmières de l’interne, lorsqu’elles ont donné cette formation.

L’espoir s’affiche !

L’arbre d’espoir installé à la clinique ambulatoire de santé mentale

Bien présente aux unités de santé mentale, en clinique ambulatoire et au centre communautaire de santé mentale de Prescott-Russell, l’approche Safewards sera également visible auprès du personnel et des visiteurs ! En effet, un arbre de messages d’espoir a été installé sur les murs.

Les personnes en fin de parcours thérapeutique seront invitées à écrire un message et à l’afficher. Ce message pourra porter sur ce qu’ils ont apprécié des services ou servir à transmettre des conseils utiles à ceux qui débutent leurs suivis parmi les services de Montfort.

Voilà donc une initiative qui associe le personnel et les personnes recevant des soins, afin de faire équipe pour assurer la sécurité de tous. D’ailleurs, comme le mentionne Benoit Bruyère, ergothérapeute, « n’est-ce pas là le préalable essentiel à toute démarche visant le rétablissement ? »

Catherine est diplômée à la maîtrise en administration publique à l’École nationale d’administration publique. Elle travaille actuellement avec la direction du Programme de santé mentale sur différents projets, notamment la prévention du suicide et le programme Safewards. Originaire de Montréal, elle y passe plusieurs de ses fins de semaine et occupe beaucoup de ses temps libres à s’entrainer au CrossFit.