Est-ce qu’une personne est capable de décider elle-même? Sinon, est-ce que la personne qui décide pour elle le fait dans son meilleur intérêt?
« Ça arrive tellement souvent! », dit Andréanne Camiré-Tremblay, travailleuse sociale à Montfort. « On se pose des questions sur le consentement tous les jours à l’hôpital. »
Une personne est présumée capable de prendre ses propres décisions, sauf s’il y a des raisons de croire que cette personne en est incapable.
Quand une personne est jugée incapable de prendre une décision, quelqu’un d’autre doit le faire pour elle. Cette personne est appelée le mandataire spécial.
Le mandataire spécial est une personne qui peut accepter ou refuser un traitement pour une personne qui n’est pas capable de le faire.
Une procuration est un document légal qui donne le droit à une ou des personnes de prendre des décisions pour vous si vous n’êtes plus capable de le faire.
« On veut éviter que les gens aient à identifier une personne pour prendre des décisions dans une situation difficile, » explique Andréanne. « C’est important d’en parler, de partager nos souhaits, de faire un testament de vie… pour être préparé quand on en aura besoin. »
Pour aider nos patients et leurs proches à mieux comprendre le sujet, Andréanne a développé un document d’information. « Je voulais créer un outil qui réponde aux besoins qu’on voit ici, à Montfort… qui réponde aux questions qu’on nous pose tous les jours », explique-t-elle.« Souvent, un patient âgé a plusieurs enfants, et n’a pas identifié de personne spécifique comme mandataire spécial », ajoute-t-elle. L’importance de rédiger une procuration est claire dans une situation comme celle-là : « Sinon, ce sont tous les enfants du patient qui seront mandataires à parts égales! »
Le document est aussi utile pour les équipes de soins, pour le personnel, qui font eux aussi face à des situations similaires. « Ça leur permet de mieux comprendre et de mieux répondre aux questions que les patients et les familles leur posent. »
Les conseils d’Andréanne?
« Faites vos procurations. Si c’est bon pour nos patients, c’est aussi bon pour nous. On ne sait jamais quand on va en avoir besoin, et c’est mieux de le faire avant qu’on ne soit dans une situation difficile. » Vous pouvez faire votre propre procuration en utilisant une trousse gratuite du gouvernement de l’Ontario.
« Même si on a une procuration, c’est important de partager nos souhaits, ce qu’on veut et ne veut pas. » Parlez de vos désirs pour qu’il soit plus facile de prendre des décisions face à vos soins de santé et de fin de vie. Vous pouvez même rédiger un testament de vie dans lequel vous inscrivez vos directives par rapport aux décisions à prendre si vous êtes malade et que vous ne pouvez pas communiquer vos propres volontés.
Pour le personnel clinique, Andréanne rappelle qu’il faut bien identifier le mandataire dans le dossier du patient.
Pour en savoir plus sur la capacité et le mandataire spécial, consultez le document d’information pour les patients et leurs proches, intitulé La capacité et le mandataire spécial. Le document est disponible aux unités de soins et vous pouvez le commander dans GHX.
Des formations éclair sur le sujet sont aussi prévues prochainement, et auront lieu aux cercles de qualité.
Je suis contente de faire la promotion de cet outil et de pouvoir mieux encadrer les équipes, les patients et leurs proches.
Vous avez aimé cet article? Vous aimerez surement Anne suggère de commencer par la fin, publié en avril 2018.