« Parler de la santé mentale, ce n’est pas seulement parler de la maladie mentale.
Et être en bonne santé mentale, ce n’est pas être heureux tout le temps. La bonne santé mentale consiste à nous sentir bien dans notre peau, à avoir un équilibre dans notre vie et à être en mesure de gérer les hauts et les bas du quotidien. Nous méritons tous de nous sentir bien, que nous soyons ou non atteints d’une maladie mentale. Et nous avons tous besoin d’un réseau de soutien sur lequel nous pouvons nous appuyer. » – Association canadienne pour la santé mentale
À Montfort, le réseau de soutien que l’on offre en santé mentale comporte des pairs aidantes, des individus qui ont été dans les souliers du patient et qui peuvent ainsi mieux les accompagner dans leur rétablissement. Nous avons rencontré Laura et Jojo pour en savoir davantage sur ce qu’elles font pour démystifier la santé mentale.
« Ça ne faisait que 6 mois que j’avais été patiente à Montfort quand je suis revenue comme pair aidante, » raconte Laura. « J’avais tellement peur que les gens se rappellent de moi, qu’ils disent que je ne peux pas faire ça… mais c’est justement le fait d’avoir été aux prises avec un trouble de santé mentale qui me rend compétente, c’est d’avoir été patiente qui m’a permis de devenir pair. » Ce qu’elle croyais être un défi lui a finalement facilité la tâche : « C’était facile de m’intégrer parce que je reconnaissais les gens, l’environnement. »
Ce qui ressort chez nos pairs aidantes, c’est à quel point elles sont centrées sur les personnes qu’elles accompagnent. Comme l’explique Jojo, « on a tous eu des expériences de la vie et on n’est pas si différents que ça les uns des autres. On est tous des humains, ensemble là-dedans. » Dans notre rôle de pairs, on fait le premier pas en disant :
« je peux être moi-même, sans mon diagnostic. »
Elles expliquent avoir remarqué des changements positifs à plusieurs reprises, comme quand l’équipe du PSM a délaissé les scrubs pour s’habiller en civils. « Ça réduit le ‘them and us‘, c’est moins intimidant pour le patient et c’est un pas dans la bonne direction. »
Encouragées pour la suite des choses, elles notent quand même qu’il reste du chemin à faire : « Quand on réfère à une personne par son diagnostic, ou encore par son numéro de chambre, c’est difficile pour elle de se sentir comme une personne à part entière. » Nos pairs recommandent de garder en tête que « tout le monde peut se rétablir, même avec un trouble sévère et persistant. »
« C’est possible d’avoir une bonne santé mentale, même avec un trouble de santé mentale. »
Du 7 au 13 mai, c’est la Semaine de la santé mentale. C’est l’occasion de « parler haut et fort » pour démystifier la santé mentale.
Voyez aussi le témoignage de Sofiane, une ancienne patiente du Programme de santé mentale à Montfort.