Photo montrant un écran sur lequel on peut voir trois infirmières en consultation via télémédecine, et à droite, le médecin consulté.

Aujourd’hui, la technologie fait qu’un patient dans le « fin fond » du nord de l’Ontario peut avoir un médecin de famille à Ottawa, pourvu que tous deux aient accès à la technologie nécessaire pour la télémédecine.

Il y a quelques mois, 6000 patients de l’Hôpital de Sensenbrenner à Kapuskasing se sont retrouvés « orphelins », sans médecin de famille, en raison du départ à la retraite d’un médecin. France Dallaire, directrice générale de l’hôpital, a lancé un appel à l’aide à Montfort.

Les médecins de famille de Montfort ont été sollicités pour prêter main-forte à ces patients se trouvant dans une région éloignée de l’Ontario. C’est Dre Claude Laplante, médecin de famille à Montfort, qui a répondu à l’appel. Au fait, elle répond vraiment à leur appel… via la télémédecine.

Montfort s’est très impliqué dans le dossier pour développer et mettre en place une clinique médicale virtuelle. À l’aide de la technologie, Dre Laplante rejoint ses patients de Kapuskasing alors qu’elle est dans le confort de son bureau à Plantagenet.

Dre Laplante (centre) complète une séance de télémédecine avec l’équipe de Kapuskasing (à l’écran).

Tel un rendez-vous médical ordinaire, le Kapuskois se rend à l’hôpital où une infirmière l’accueille. Ils s’installent dans une salle adaptée à la télémédecine et rencontrent Dre Laplante via téléconférence. « L’infirmière agit un peu comme mes mains là-bas. La salle est munie d’outils qui me permettent de faire certains examens, comme un examen de la gorge par exemple, et de voir les résultats sur l’écran. Elle agit comme l’intermédiaire humain entre la caméra et le patient. »

Dre Laplante a décidé de prêter main-forte simplement dans le but d’aider. « Ce n’est pas parce que j’ai de la famille dans le Nord; j’ai décidé de le faire parce qu’ils sont tellement dans le besoin. Je me disais qu’il y a des gens très malades qui n’ont pas de médecin, qui n’ont pas le choix que d’aller à l’urgence. »

Originaire d’Orléans, Dre Laplante a fait sa médecine à l’Université d’Ottawa et sa résidence à Montfort. C’est lorsqu’elle complétait un stage en psychiatrie qu’elle a été exposée pour la première fois à la télémédecine. Par hasard, puisque son précepteur en faisait. Elle a découvert que l’on pouvait entretenir de bonnes conversations et de bons rapports avec les patients malgré la distance et l’écran entre les deux.

Ayant récemment établi sa pratique à Plantagenet, Dre Laplante avait quelques heures à consacrer et pouvait prendre un peu plus d’une cinquantaine de patients sous son aile. Elle voit des avantages à faire de la télémédecine, notamment parce que les patients en région éloignée peuvent bénéficier du réseau qu’elle a établi dans la région de la capitale nationale. « Une grosse partie de la médecine, c’est les références. Si je m’étais établie à Kapuskasing, il aurait fallu que je rebâtisse mon réseau de contacts. Ça aurait demandé un nouvel apprentissage des gens là-bas. » Ainsi, les patients peuvent être référé à des spécialistes qui ne seraient habituellement pas à leur disposition. Pour cette raison, Dre Laplante croit que la télémédecine peut représenter un avenir pour la médecine.

Elle a choisi de devenir médecin de famille à cause de son amour pour la communauté. « J’aime le fait de pouvoir développer une relation de longévité avec le patient. » Elle a découvert des atomes crochus avec les gens de Kapuskasing, qui eux aussi, tiennent à leur communauté. « L’équipe à Kapuskasing, ce sont des gens qui sont totalement gentils, approchables qui ont la communauté à cœur et qui la connaisse. Ce sont des gens ouverts, qui veulent faire des changements pour le bien de leur communauté. »

Les patients de Kapuskasing sont très reconnaissants du travail de Dre Laplante. « Ça fait longtemps que les patients attendent un médecin. Certains ont passé une dizaine ou une quinzaine d’années sans médecin de famille. Il y en a qui ont subi des crises de cœur et qui n’avaient toujours pas de médecins. C’est un grand soulagement pour eux. Ils sont plaisants et ils sont prêts à travailler avec moi. C’est valorisant de faire ce travail-là. »

Lorsque Montfort a reçu sa désignation comme hôpital universitaire en 2013, la ministre de la Santé avait souligné que notre hôpital fait partie de la solution pour accroître l’accessibilité aux soins de santé en Ontario, particulièrement pour les communautés francophones. Avec notre nouvelle Stratégie 21, adoptée en 2016, Montfort a décidé d’assumer pleinement ce mandat provincial en se fixant comme l’un de ses résultats stratégiques d’offrir des services de consultation par télémédecine à des patients francophones de partout en Ontario.

L’implication de Dre Laplante en télémédecine est un exemple d’initiative qui s’inscrit directement dans l’atteinte de ce mandat provincial en permettant de rejoindre et d’offrir des soins de santé en français dans les communautés ontariennes en régions éloignées.

Vous souhaitez également contribuer à ce mandat en faisant de la télémédecine? Montfort met sur place de nombreuses initiatives. Contactez Judith Boileau (jboileau@montfort.on.ca) pour plus d’informations !

Pascale Poulin
Pascale est employée à temps partiel de l’équipe des communications à Montfort. Quand elle n’est pas en train d’écrire pour le Journal Montfort, elle assiste à ses cours à l’Université d’Ottawa, adore les cours de groupe au gym, peint des tableaux et explore la gastronomie végétarienne d’Ottawa – même si elle n’est pas végétarienne.