Dre Sarah Mansour s’est jointe à l’équipe Montfort en novembre 2017. À l’hôpital cinq demi-journées par semaine, elle offre une constance au service de consultation en tant que nouvelle, et première, infectiologue à Montfort. Elle nous parle de sa profession.
Q : C’est quoi une infectiologue?
R : L’infectiologie est une spécialité en médecine. Je travaille avec tout type d’infection. La plupart du temps, je vois des patients qui ont des infections dans le sang (bactériémies), des infections de blessures ou des infections après des chirurgies. Je vois aussi souvent des gens avec la pneumonie et un sepsis intra-abdominal.
On peut apercevoir une infection par des symptômes tels que la fièvre, le nombre de globules blancs, les rougeurs, l’inflammation ou une infection urinaire.
Q : Quel est ton parcours académique?
R : Je suis née en Égypte et j’ai déménagée à Toronto quand j’étais jeune, où je suis allée à l’école en français. J’ai fait ma dernière année du secondaire en Alberta, avant de me rendre en Irlande pour compléter sept années d’études en médecine.
J’ai choisi l’Irlande parce que je cherchais une aventure en sortant du secondaire et je savais que c’était un pays développé qui parlait en anglais, ce qui faciliterait mon retour et la poursuite de ma carrière au Canada un jour.
Après mes études, je suis revenue à Edmonton en Alberta pour y faire mes résidences en médecine. J’ai fait trois années de médecine interne, suivies de deux années pour me spécialiser en maladies infectieuses. Ensuite, j’ai fait un autre année pour me spécialiser en hépatite virale.
Q : Qu’est-ce qui t’a intéressé de cette spécialité?
R : La chose que j’aime le plus, c’est d’être une défenseure pour mes patients, qui sont souvent des gens atteints de problèmes de drogues, des sans-abris ou des gens avec le VIH. C’est des gens particulièrement vulnérables, et j’aime travailler avec eux et me battre pour eux. C’est toujours intéressant comme travail.
Je me suis spécialisée en hépatite virale parce que je suis Égyptienne et en Égypte la prévalence de l’hépatite est très élevée, donc c’est un sujet qui était particulièrement important pour moi.
Q : Que comptes-tu apporter à l’équipe Montfort?
R : Avant, à Montfort, il y avait des infectiologues consultants de L’Hôpital d’Ottawa qui venait quelques fois par semaine, et ce n’est pas toujours les mêmes médecins. Maintenant, ce sera moi le premier contact et je pourrai suivre les patients plus régulièrement.
Si les membres de l’équipe Montfort ont des questions sur une infection, je les invite à me contacter quand ils veulent! Je suis là pour aider. Si je ne suis pas physiquement à Montfort, je suis toujours disponible par téléphone ou courriel. Je vais travailler principalement avec les médecins et le chirurgiens, mais toutes les questions sont les bienvenues et j’ai très hâte d’apprendre à vous connaître!
Avoir une infectiologue sur place permet d’assurer une meilleure qualité des soins aux patients avec des infections, et ce, de façon plus rapide. Ça permet aussi d’assurer une continuité avec eux, vu que je vais connaître leur cas plus profondément.
Je suis aussi là pour aider d’autres équipes comme l’équipe de la prévention des infections, au besoin.
Dans le futur, je vais aussi avoir une clinique d’une demi-journée par semaine pour assurer des suivis avec les patients après leur congé et davantage assurer la continuité des soins.
Q : Comment se passe la journée d’une infectiologue?
R : Habituellement, je vais voir le patient, à la demande d’un médecin, et je vais discuter avec lui. Je vais ensuite faire des recherches sur le dossier et faire des recommandations pour le traitement de l’infection, et la décision ultime de les suivre revient à son médecin. Ensuite, je continue de suivre le patient pour voir s’il s’améliore. Éventuellement, s’ils ont besoin d’être vus après leur congé, je pourrai faire le suivi avec eux dans ma clinique.
Q : Quelles sont les maladies infectieuses les plus dangereuses dans un milieu comme le nôtre?
R : Au cours de la dernière année, c’était l’Ebola et les maladies qui peuvent arriver avec les populations immigrantes. Il faut considérer la tuberculose et le VIH. Il y a quand même plusieurs personnes qui viennent à Montfort qui s’injectent des drogues, il faut donc toujours penser au VIH.
Q : Pourquoi choisir de travailler à Montfort?
R : J’ai déménagé ici avec mon mari et mon garçon. Il y a un bon sentiment de communauté à Montfort. Tout le monde semble se connaître et s’entraider. C’est important de ne pas seulement aimer ce que tu fais, mais aussi les gens avec qui tu le fais. J’aime faire mes consultations directement avec les patients et être près d’eux, c’est exactement le type d’environnement que je recherchais.