Marthe Boisvert, une pionnière de Montfort

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Rencontrez une personne fascinante et inspirante : Marthe (Martine) Boisvert, connue à Montfort comme l’infirmière énergétique des soins ambulatoires.

Un début

Marthe a fait ses études en sciences infirmières à l’Hôpital Sacré-Cœur de Hull. Elle faisait partie de la dernière cohorte et est donc l’une des 32 dernières diplômées du programme. « C’était un programme intensif de 3 ans, sans congé l’été. » Lorsque Marthe en parle, elle a le sourire aux lèvres. Elle explique que ses journées pouvaient alterner entre la théorie et la pratique le même jour. « Ce fut un programme très intéressant, pendant lequel j’ai entre autres eu la chance de passer trois mois en psychiatrie et une semaine avec un médecin radiologiste afin de bien comprendre les différents rôles et spécialités. » Le premier emploi de Marthe, en 1970, était un poste d’infirmière autorisée à la pouponnière, dans le même hôpital où elle venait de faire ses études. Elle a ensuite travaillé à la salle d’urgence de l’hôpital de Rouyn-Noranda de 1974 à 1978.

Marthe est arrivée à Montfort en 1978, alors que notre urgence ne comptait que trois civières. Elle raconte que, « à l’époque, il y avait quatre infirmières et un préposé aux bénéficiaires par quart de travail. » Sa fierté était de pouvoir offrir des soins à une famille au complet, il y avait des patients nouveau-nés jusqu’aux grands-parents. Son objectif a toujours été de soigner les gens comme si c’était sa famille et de traiter les patients comme elle aimerait être traitée. C’est d’ailleurs une valeur qu’elle tenait à transmettre aux nouvelles infirmières.

« J’ai vu les équipes, la technologie, et surtout l’hôpital grandir. »

« À cette époque, l’équipe était très différente », raconte Marthe. « C’était une famille avec beaucoup de rassemblements, d’entraide, de sourires et de victoires partagées. »

De la construction

« Je me souviens des premières consultations pour la construction de la nouvelle Urgence, explique-t-elle. « J’ai pu donner mon avis, dire ce qui fonctionnait et qui ne fonctionnait pas… par exemple, l’air conditionné était trop proche des patients, qui avaient froid. C’était bien de pouvoir participer! »

« Les architectes nous disaient qu’on aurait un triage – l’évolution était palpable! Durant ce temps, on travaillait avec la construction et c’était normal : on pouvait être à quelques pieds de la poussière, en train de faire de l’enseignement des techniques de Ventolin avec un patient. » « Si c’était trop bruyant, on faisait signe au personnel – qui fumait au poste infirmer – de demander aux travailleurs de faire moins de bruit. »

Depuis, Montfort a connu quatre « versions » de l’Urgence.

Une évolution

Avec la construction venaient des améliorations nécessaires. Marthe explique avoir fait des allers-retours à Montréal pour recevoir de la formation sur les premiers moniteurs qu’on allait avoir à Montfort. Elle revenait ensuite enseigner ce qu’elle avait appris à ses collègues.

Après l’Urgence elle a travaillé au sein de l’équipe PICC, mais ce n’était pas une équipe – c’était Marthe qui avait pris la relève d’un médecin, le Dr José Pires. Elle y a travaillé seule, jusqu’à l’arrivée d’une deuxième infirmière. Aujourd’hui, l’insertion d’un PICC est faite par une équipe de deux, aidée par la fluoroscopie. Marthe était une pionnière à Montfort!

Parmi les souvenirs qui font rigoler Marthe – et ce ne sont là que quelques-uns d’entre eux : appeler la GRC quand quelqu’un avait égaré les clés pour le décompte des narcotiques, les anciens doubles casiers faits de portes de bois coulissantes, en urologie on n’avait pas de bladder scan pour calculer un résiduel, les procédures avec un laryngoscope se faisaient au Bloc opératoire, alors que maintenant se sont plusieurs patients qui sont vus les uns après les autres aux Cliniques ambulatoires.

Une retraite bien méritée

Ce dont Marthe est le plus fière dans sa carrière : « être là pour mes patients, pouvoir contribuer à la formation de nouvelles infirmières et avoir été choisie pour participer à la cérémonie changement du drapeau pour le nouveau logo de Montfort. »

Marthe s’est vue remettre « l’ancien » drapeau de l’hôpital en 2017.

Marthe a officiellement pris sa retraite en 2009, mais est revenue à Montfort en tant qu’infirmière occasionnelle. Elle est très heureuse d’avoir plus de temps à passer avec sa fille Mireille et ses petits-enfants. Elle continue bien sûr à voyager et à pratiquer plusieurs sports.

Marthe est une femme et une infirmière inspirante! Elle fait la différence à Montfort, dans notre communauté et ailleurs dans le monde. D’ailleurs, elle a fait six voyages humanitaires depuis 2013 : au Guatemala, au Pérou, au Costa Rica, en Bolivie, en Indonésie et en Équateur. Elle y a apporté son aide pour rénover et construire des orphelinats, des écoles, des garderies, des puits et des jardins communautaires.

Vous pouvez contribuer aux gestes généreux de Marthe par des dons de fournitures scolaires ou de vêtements, à déposer dans une boîte de collecte identifiée « CASIRA », située devant les Ressources humaines, au 2C.

Marthe (au centre) lors d’un voyage humanitaire.
Marc-André Sabourin
Marc-André travaille à Montfort depuis 2006. Il a débuté sa carrière comme assistant en physiothérapie, il a été kinésiologue et il est gestionnaire des cliniques ambulatoires depuis mai 2018. Lorsqu’il n’est pas au travail, il profite de son temps avec sa famille à faire des activités de plein air : raquette, randonnées pédestres et promenades de motoneiges antiques.